FR | EN

Français | English

vendredi, 29 mars, 2024

|

34.2 C
Bamako
34.2 C
Niamey
34.1 C
Ouagadougou

|

01:27

GMT

Burkina Faso : La justice compte relancer les mandats d’arrêt contre Compaoré et Soro

La Cour de cassation de Ouagadougou a annulé jeudi 28 avril, les mandats d’arrêt lancés par la justice militaire dans le cadre du dossier du putsch manqué du 16 septembre 2015 et du dossier Thomas Sankara pour vice de forme.

Ainsi les mandats d’arrêt contre l’ex-président Blaise Compaoré, et Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, tout comme celui lancé contre Fatou Diendéré, l’épouse du général Diendéré considéré comme le cerveau du putsch ont été annulés.

Saisie par le Commissaire du gouvernement, la Cour de cassation estime qu’il aurait fallu une réquisition du procureur du tribunal militaire avant d’émettre les mandats concernés.
Cette formalité n’ayant pas été respectée par le juge d’instruction, la Cour de cassation a annulé purement et simplement tous les mandats d’arrêt internationaux.

Selon le procureur général près la Cour de cassation de Ouagadougou, Armand Ouedraogo, « ces annulations ont été faites pour vice de forme parce qu’il aurait fallu demander les réquisitions du commissaire du gouvernement du tribunal militaire avant d’émettre les mandats ».

Et d’ajouter : « l’annulation des mandats ne veut pas dire que c’est fini. Les juges peuvent reprendre et corriger les actes en suivant les procédures pour les rendre valides. Ce sont des lacunes qui peuvent être reprises. Même dès demain si les juges le veulent».

Une décision de la Cour de cassation qui fait réagir les organisations de la société civile comme le Balai citoyen qui a joué un rôle important lors de l’insurrection populaire qui a chassé Blaise Compaoré du pouvoir et pendant la résistance au coup d’état manqué du 16 septembre 2015. Il y voit une pression de la part du politique sur la justice.

« Nous pensons qu’il y a immixtion du politique. (…) On ne se cachera pas derrière des mots ou des formes pour ne pas dire le droit et je pense que le pouvoir en place a l’obligation de le faire dans les plus brefs délais. Donc le message est envoyé. Si les choses ne sont pas rétablies, nous allons devoir chausser les crampons, nous allons devoir affronter notre destin », a déclaré Serge Bambara dit Smockey, porte-parole du Balai citoyen.

Face aux nombreuses réactions, la justice militaire a indiqué vendredi que ces mandats seront « corrigés » et « relancés ».