Plusieurs personnes étaient dans les rues à Gao, où de nombreuses routes étaient bloquées, selon des sources locales jointes par Sahelien.com. Les manifestants demandent a priori le « départ du gouverneur » accusé de mauvaise gouvernance et de n’avoir « aucun respect pour les communautés. »
« Nous sommes devant le gouvernorat. Il est fermé. Nous avons aussi barré les routes jusqu’à ce qu’on obtienne le départ du gouverneur« , affirme un manifestant contacté ce matin. Dans la ville, des habitants reprochent au gouverneur Seydou Traoré de « n’avoir aucun respect ni de considération pour les communautés. »
Le gouverneur était absent au récent forum de la communauté de culture Songhoï tenue à Gao. « Le forum a coïncidé avec l’arrivée du président la République. Quand un président vient accueillir son homologue d’un autre pays, un gouverneur à autres choses à faire que de s’occuper des activités internes. Surtout que cette activité, bien que considérable, est une activité privée« , explique Seydou Traoré joint au téléphone à Bamako.
Autres reproches faits au gouverneur, « son insensibilité au problème d’eau récurrent dans la ville« , une mauvaise gestion de la situation sécuritaire et son « inactivité face à l’embargo que subit Gao » depuis l’interdiction de certains gros porteurs de rentrer par la voie Gao-Niamey. « Il n’y a pas de sécurité. Cette route est la seule qui nous reste, mais actuellement la ville est vide. Nous n’avons pas de carburant et les produits deviennent de plus en chers« , indique un responsable de la société civile, membre des initiateurs de la manifestation.
Une situation dont l’origine se trouve, selon M. Traoré, dans la prise de mesures internes par les autorités nigériennes. « Je viens de rentrer d’une mission à Tilabery. J’y suis allé avec une délégation de 22 personnes dont des représentants de la Chambre de commerce. Car à la veille du mois de carême, on m’a fait savoir que si je ne fais pas attention, il pourrait avoir une rupture de stock à Gao », indique Seydou Traoré à Sahelien.com
Et de poursuivre : « j’ai cherché à comprendre pourquoi. Alors, il s’est trouvé que c’est des mesures internes prises par le gouvernement nigérien pour empêcher les véhicules à destination de Gao en transit par Niger de passer par l’Abezanga. Il a été découvert que les Nigériens qui font ce trajet affrètent les citernes à Niamey hors taxe, mais ils n’arrivent pas à Gao. S’ils affrètent par exemple 20 citernes, il n’y a que trois qui rentrent à Gao. Le reste retourne sur le marché nigérien. Le ministre a dit donc d’arrêter. A la faveur du mois de carême, nous nous sommes rendus là-bas et j’ai rendu compte au ministre que nous avons rencontré ensemble d’ailleurs. Et aujourd’hui, la situation est normalisée. » Des précisions qui ne décolèrent pas les manifestants. « Notre décision est prise. Nous attendons celle du gouvernement », insistent-ils.
Ce n’est pas la première fois que les habitants de la ville demandent le départ de M. Traoré. En 2016, il est accusé par les jeunes d’avoir ordonné la répression d’une manifestation contre la mise en place des autorités intérimaires où trois jeunes ont été tués par balles.
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