La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), ont publié ce mercredi 21 novembre, un rapport accablant sur la situation sécuritaire dans le centre du Mali. Le rapport est intitulé « Centre Mali : les populations prises au piège du terrorisme et du contre-terrorisme. »
Le document de 97 pages est le résultat d’une enquête de terrain menée entre mai et juillet 2018 dans le centre du pays. Il indique que 40% des attaques sont concentrées dans le centre, 1200 civils tués ces deux dernières années, environ cinquante villages brûlés et près de 30.000 personnes déplacées.
Selon Me Drissa Traoré, coordinateur du projet conjoint FIDH-AMDH « ce rapport fait état de la situation des exactions et des différentes violations graves des droits de l’homme commises par toutes les parties prenantes du conflit dans le centre du pays, notamment, les régions de Mopti et Ségou. Il parle aussi de la souffrance des populations de cette région. »
Me Traoré poursuit en affirmant que « ce rapport est assez alarmant dans la mesure où, il interpelle toutes les parties au conflit. (…) Le rapport adresse enfin des recommandations à toutes les parties, pour que les violences cessent et qu’on puisse avoir une réponse judiciaire. Celle-ci doit d’abord venir de l’Etat, dans le cas échéant, des tribunaux internationaux, précisément la CPI… ».
Les auteurs de ce rapport rappellent que l’Etat malien à travers, la hiérarchie militaire a pris des mesures concernant les exactions extra-judiciaires dont les forces armées maliennes font objet. « Sur ce plan, des mesures ont été prises et les dossiers sont devant la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Mopti… » a déclaré Me Moctar Mariko, président de l’AMDH.
Ces organisations regrettent quand-même, l’absence de l’Etat dans la production de ce rapport conjoint et se disent prêtes à recevoir la version des faits de celui-ci.
Sory Ibrahim Maïga, Sory Kondo