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Mali : Plus de 3000 autruches en captivité à la ferme Kledu

Au Mali, les autruches vivaient dans les régions de Kayes, Tombouctou et Kidal. Ces oiseaux coureurs ont disparu depuis plusieurs années, à cause du braconnage et de nombreuses sécheresses qui frappent le Sahel.

C’est en Chine que l’espèce originaire du Mali a été retrouvée. « Dans les années 60, le président de la République du Mali avait offert des couples d’autruches à la République populaire de Chine. Donc nous sommes partis récupérer certaines souches et on a fait l’élevage des reproducteurs. C’est à partir de là qu’on est en train d’agrandir la population en captivité d’abord et puis ce sera en semi-captivité et après ce sera sauvage », indique Mamadou Sinsy Coulibaly, éleveur d’autruches et promoteur de la ferme de Kledu.

Il y a quinze ans que cet entrepreneur a commencé l’élevage d’autruches. Pour ce faire, M. Coulibaly a fait appel à des spécialistes nord-coréens. C’est dans une salle équipée de 18 appareils que tout débute. Chaque éclosoir contient 50 œufs et l’incubation dure 35 à 40 jours.

Les œufs sont suivis quotidiennement et tout est consigné dans un registre puis enregistré sur un ordinateur central. Il s’agit notamment de la date de la ponte, le poids des œufs et des poussins à la naissance.

Après leur éclosion, les autruchons sont suivis pendant quelques semaines avant d’être transférés dans une ferme à une vingtaine de kilomètres de la capitale malienne. Plus de 3.000 autruches sont élevées dans cette ferme qui s’étend sur trois cent hectares.

Ce grand oiseau est essentiellement herbivore, mais il a un régime varié. « Dans la ferme ici, on a notre formule à nous. On fait un concentré d’aliments avec lequel nous les nourrissons. Ce concentré d’aliments est basé sur le maïs, le tourteau de coton, le tourteau d’arachide, le son de blé, le son de riz, quelques complexes vitaminés et le sel. C’est cela qu’on mélange avec le foin et la jacente d’eau douce », explique Mme Ouattara Koura, responsable qualité de la ferme.

Actuellement en captivité, il est prévu de les réintroduire dans la nature dans quelques années. Mais, « il y a des préalables, précise M. Coulibaly. Il faut qu’on maitrise d’abord l’élevage des autruches dans notre ferme domestique et prélever les meilleures espèces, les meilleurs individus pour les mettre en semi-liberté et ensuite en liberté totale. Donc ça prend encore trois ans pour que nous puissions réintroduire dans la nature ».

Au-delà de cet aspect, la réintroduction nécessite l’implication des autorités et la sensibilisation des populations locales. « Il faut l’implication totale de toute la population sinon le braconnage va continuer. On aimerait faire des lâchers dans des endroits où tout le monde s’engage à nous accompagner à les protéger et à les sécuriser », ajoute le promoteur.

En dehors des autruches, Mamadou Sinsy Coulibaly veut recomposer toute la famille des oiseaux coureurs, notamment les nandous, les émeus, les casoars et les kiwis.