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Adresse à la Nation du Président de la République – 11 juillet 2020

Mes chers compatriotes,
Respectés hôtes du Mali,

Nous avons suivi, tous, et déploré ce qui s’est passé hier dans notre pays, en particulier dans la capitale, Bamako.

Des actes de vandalisme à nul autre pareil ! Le saccage de l’Assemblée nationale !  L’occupation de l’Office de  Radiodiffusion-Télévision Nationale du Mali ! Le pillage des biens d’honnêtes citoyens ! Les voitures incendiées d’agents du service public !
Et plus grave, dans des circonstances qui seront élucidées, inchallah, par une enquête : des pertes en vies humaines, des blessés !

Je vais m’incliner devant les victimes, adresser mes condoléances les plus émues aux familles des défunts et prier pour le prompt rétablissement des blessés.

En père de famille, je sais ce que ressentent les parents concernés. Je comprends leur douleur et je m’y associe.

L’Etat de droit s’assumera, les libertés fondamentales seront préservées tant que je continuerai d’avoir le lourd privilège de vous servir. Pour autant, l’Etat de droit nous assigne à tous, des devoirs et des obligations. De ces droits comme de ces devoirs, je suis le garant.

Ce sont là des lignes rouges, la seule condition pour préserver et notre démocratie et notre culture qui rejette l’excès, pour lui préférer la tolérance, l’amour, l’écoute, le partage. Donc accepter de se parler et se donner la chance de se comprendre !

J’ai conscience que c’est ce choix pour la paix qui est le Mali, qui dit le Mali et  fait la singularité d’être Malien !

C’est la raison pour laquelle je m’adresse à vous ce soir pour la seconde fois en une semaine et la quatrième en un mois.

Je sais que le Mali encore peut parler au Mali, que le Mali doit toujours parler au Mali. Je sais que le Mali doit concéder au Mali. Je sais enfin que le Mali peut accepter pour le Mali.

Suite aux nombreuses analyses et consultations, sollicitations sur la crise post-électorale, et pour la sauvegarde et la préservation de la vie, même des membres restants de la cour constitutionnelle, j’ai décidé, non sans en mesurer la gravité -mais que ne ferait-on pour le salut national –  nous sommes dans l’obligation de nous surpasser, de n’envisager que le Mali. J’ai donc décidé d’abroger le décret de nomination des membres restants de la Cour constitutionnelle et d’aller vers la mise en œuvre des recommandations issues de la mission de CEDEAO.

La dissolution de la cour va nous conduire dès la semaine prochaine à demander aux autorités compétentes la désignation de membres pour que rapidement, une cour reconstituée nous aide à trouver les solutions au contentieux issu des élections législatives. Autant que possible, des mesures d’apaisement judiciaires seront examinées, mais tout le monde conviendra que cette fois-ci, toutes les limites du tolérable auront été atteintes et dépassées, des faits d’une extrême gravité ont été posés, qui méritent examen et assurément sanctions judiciaires appropriées.

Enfin, pour être en plus grande capacité de faire face à la situation actuelle tout en donnant des chances au gouvernement de consensus, à la mise en place de duquel nous nous attelons et nous ne perdons pas patience ni courage, je continuerai  de privilégier le dialogue, avec toutes les forces vives de la nation, pour la mise en place d’ une équipe gouvernementale consensuelle, composée de cadres républicains et patriotes et non de casseurs et de démolisseurs du pays, le Mali mérite mieux que ça, chacun dorénavant est édifié, aura vu à l’œuvre, ceux qui aiment le pays et ceux qui sont les démolisseurs du pays.

J’ai toujours eu souci de la quiétude, de la paix et de la compréhension entre les enfants du Mali. Je ne changerai pas d’attitude, tel sera toujours ma raison de vivre, le Mali, quoi qu’on en ait dit, toujours le Mali est au-dessus de tout.

Qu’Allah bénisse le Mali, le préserve, qu’il nous fasse le bonheur d’un bon hivernage, et la joie et le bonheur de retrouver rapidement, sain et sauf, de retour, notre frère Soumaïla CISSE.

A ce sujet, je vais vous mettre en garde contre les fausses informations qui circulent sur les réseaux, qui ne tiennent même pas compte, de ce qu’elles peuvent causer à une famille dans la peine déjà et en rajoute à son anxiété, à sa douleur. Je vais dire ici qu’il n’en est rien, Soumaïla est saint et sauf et Inchallah ! Inchallah ! Inchallah ! Il sera de retour parmi nous.

Qu’Allah bénisse le Mali !