Au Mali, la grève des chauffeurs de gros porteurs qui avait provoqué une rupture de carburants a pris fin, indique-t-on du côté du Syndicat national des chauffeurs et conducteurs routiers (SYNACOR). Joint par Sahelien.com, le secrétaire administratif, Sekouba Diallo, a expliqué qu’un accord a été trouvé avec le gouvernement sur les points de revendications. Le mot d’ordre de grève était respecté à toutes les frontières depuis le lundi 22 mai dernier, selon Sekouba Diallo.
Les chauffeurs grévistes demandaient la relecture de la Convention collective des chauffeurs et transporteurs routiers, un contrat de travail, la sécurité sociale, l’application de l’arrêté n°001358/MICT-SG du 9mai 2000 fixant les conditions d’établissement et de délivrance des permis et des autorisations de conduire ainsi que les conditions d’extension, de prorogation et de restriction de validité des permis de conduire.
Un chauffeur au Mali est payé entre 25 000 francs CFA et 50 000 francs CFA, contre 300 000 francs CFA et plus au Sénégal et au Burkina Faso, explique Amadou C., chauffeur depuis bientôt dix ans. « La grève allait prendre le temps qu’il faut. Les autorités ne veulent rien faire pour nous mettre dans les conditions parce qu’ils ont des actions dans ces entreprises », affirme-t-il à Sahelien.com. Il a aussi évoqué les tracasseries subies sur les routes par la police, la douane, la gendarmerie, les problèmes liés à l’évaporation des produits pétroliers appelée la « freinte ».
A l’office national des produits pétroliers (ONAP), on assure que le problème concernant l’évaporation des produits pétroliers est réglé : « On leur a donné les textes. Il s’agit des pertes liées au transport et ça c’est normal. Ce n’est pas parce que le chauffeur a volé, s’il n’y a pas évaporation la citerne va exploser. On a reconnu le niveau, la freinte importe à l’importateur », explique Soumana Mory Coulibaly, directeur de l’ONAP.
Les vrais problèmes des chauffeurs sont ailleurs, confie cet agent de l’ONAP. « Le problème, explique-t-il, est que les chauffeurs ne sont pas assurés. Ils travaillent pendant 40 ans et peuvent être renvoyés un jour à cause de l’humeur du patron. A la mort d’un chauffeur, on amène 100 000 francs pour le mil et le riz et après le patron ne revient plus voir sa famille. »
Le syndicat des chauffeurs pointe un doigt accusateur à l’encontre du gouvernement qui « a avait fait croire qu’il allait régler les problèmes mais n’a rien fait. ». Ce dénouement arrive alors qu’à Bamako et dans les villes périphériques les propriétaires d’engins s’affolent autour des stations d’essence pour s’approvisionner.
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