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Au Mali, la hausse des prix aura-t-elle lieu pendant le Ramadan ?

Dans moins de deux semaines, débutera le jeûne du mois de Ramadan dans le monde musulman. Au Mali, d’ores et déjà, les prix de certains produits de grande consommation mobilisent l’attention, obligeant ainsi le gouvernement à prendre des mesures pour contenir les choses.  

Le lundi 15 mai 2017, le Conseil national des prix (CNP) a tenu sa deuxième session ordinaire de 2017 dans la salle de conférence  du ministère du Commerce, sous la présidence du ministre Abdel Karim Konaté, porte-parole du gouvernement. Au cœur des échanges, l’état de l’approvisionnement du pays en produits de première nécessité, à savoir le riz, le pain, le sucre, l’huile, la farine. Au sortir des échanges, le Conseil a pris des mesures qui entreront en vigueur à partir du lundi 22 mai prochain. Ainsi, le prix plafond du riz brisé importé de grande consommation a été fixé à trois cent trente-trois (330) F CFA le kilogramme au niveau du grossiste, et trois cent cinquante (350) FCFA le kilogramme au niveau du détaillant. Le sac de farine de blé coûtera 15.000 francs CFA au niveau des minoteries ; la miche de pain de 300g sera vendue à 300 francs, tandis que la baguette de 150g sera de 150 francs CFA ; le sucre sera vendu à cinq cent (500) FCFA le kilogramme au niveau du grossiste et cinq cent cinquante (550 FCF) le kilogramme au niveau du détaillant ; l’huile alimentaire locale est à 600 FCFA le litre au niveau de l’industriel à  650 FCFA le litre au niveau du détaillant.

Pour veiller à l’application de ces mesures durant le mois de Ramadan, le Conseil  a mis en place des dispositifs particuliers cette année la redynamisation des Comités Régionaux de veille sur l’approvisionnement du pays en produits de première nécessité ; la mise en place des brigades de surveillance en appui aux Comités de veille ; la désignation des magasins témoins dans le District de Bamako et dans les capitales régionales (120 à Bamako, 5 par région) ; la mise en place d’un fonds de garantie en vue du fonctionnement des boutiques témoins.

Ces mesures interviennent un mois après que l’Association malienne des consommateurs eut alerté sur l’augmentation des prix de ces denrées, y compris dans les régions, à quelques semaines du mois de Ramadan. Joint par Sahelien.com, Abdoul Wahab Diakité, vice-président de l’ASCOMA, avait déploré le fait que l’Etat n’ait aucun contrôle sur les prix, ce qui fait « c’est devenu l’anarchie, chacun fait ce qu’il veut. »

« On est dans un pays qui a opté pour la liberté de prix et de la concurrence (depuis 1992, ndlr), les gens sont obligés de vendre pour réaliser des bénéfices. L’Etat peut fixer une valeur administrative. Son rôle, c’est de veiller à ce que l’offre soit abordable. Le gouvernement est informé lorsque les prix augmentent », a expliqué Modibo Keïta, directeur national du commerce et de la concurrence, avant d’évoquer la signature d’un cahier de charges, le 28 mars dernier, entre le gouvernement et les importateurs de sucre qui se sont engagés à acheter le sucre local (insuffisant pour couvrir le besoin qui augmente de façon exponentielle). « Oui, c’est la liberté de prix mais aucun opérateur n’a le droit d’augmenter le prix », renchérit Abdoul Wahab Diakité qui explique l’augmentation des prix par le fait qu’en cas d’augmentation excessive sur le sur le marché internationale, où le paiement se fait en dollar, les prix le ressentent. A l’ASCOMA, on salue ces mesures prises par le gouvernement. Mais, insiste M. Diakité, « un consommateur n’est jamais satisfait tant qu’il ne constate pas l’effectivité des mesures sur le marché. Nous demandons aux consommateurs de rester vigilants et dénoncer. Mais le Malien dans sa nature n’aime pas dénoncer. »

Boubacar Sangaré avec Aminata Togola (Stagiaire)

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