Les « syndicats signataires du 15 octobre 2016 » (allusion faite au premier préavis de grève que les syndicats ont déposé) ont organisé une marche pacifique, ce mercredi 5 avril, pour protester contre le désistement du gouvernement quant à l’application du « Procès-verbal d’accord de conciliation » du 8 janvier 2017.
Selon le secrétaire général adjoint du Syndicat national de l’éducation de base (SYNEB), Soumana Issiaka Maïga, le gouvernement s’était engagé, dans ce document, à accorder un statut autonome aux enseignants. Ce qui est le point névralgique des doléances des enseignants, en plus des aspects relatifs à la grille salariale. « Ils ont dit qu’ils vont donner un statut aux enseignants, mais ne l’ont pas défini. Nous étions aussi d’accord que tous les points seront pris en compte. Il s’agit notamment de la grille salariale, des primes et indemnités et d’autres parties juridiques », explique Soumana I. Maïga.
De fait, c’est en 2016 que tout serait parti, si l’on en croit M. Maïga : « Lors des mutations nationales de 2016, il y a eu beaucoup de problèmes. Le ministère de l’Education a muté 169 enseignants dont les dossiers ne répondaient pas aux critères. Ces derniers ont attaqué la décision du gouvernement devant la justice, et le tribunal administratif de Bamako a annulé certaines mutations. Donc, le syndicat a introduit ce point dans ces revendications », ajoute –t-il.
Parmi les revendications, figurait le point relatif à l’alignement du salaire des enseignants maliens sur celui de ceux de la sous-région. Ce que le gouvernement n’a pas accepté, préférant plutôt accorder un « statut particulier » aux enseignants.
De Bamako à Kayes via Ségou jusqu’à Tombouctou, les enseignants ont marché pacifiquement pour, disent-ils, montrer leur mécontentement. « Tout ce qu’on demande, c’est le respect du PV d’accord de conciliation du 8janvier 2017 », insiste Seydou Maïga, secrétaire général de la coordination régionale du SYNEB à Tombouctou. Joint par Sahelien.com, ce dernier affirme qu’environ 300 à 400 enseignants ont marché à Tombouctou.
Demain, jeudi 6 avril, les négociations vont reprendre entre les enseignants et le gouvernement. Mais les syndicats prévoient d’observer une grève de 210 heures à partir du 10 avril prochain.
Boubacar Sangaré