Le criquet, est un aliment un peu particulier, que consomment bon nombre de Nigériens. A Zinder, deuxième grande ville du pays, le marché est approvisionné en criquets tous les jeudis, jour de foire. Les commerçants viennent des villages environnants ou d’autres villes.
« Nous amenons ça de Maradi, et c’est très souvent les femmes qui achètent », indique un revendeur.
Grossistes, revendeurs ou détaillants, chacun y trouve son compte, car la tasse de criquets se vend bien. « Moi je vends la tasse entre 900 et 1500 FCFA », poursuit le même revendeur.
Outre l’aspect économique, cet insecte apporte une valeur ajoutée nutritionnelle, selon Dr Amina Djibo. « Le criquet est classé parmi les aliments contenant de la protéine. Et la protéine est un aliment constructeur de l’organisme », explique-t-elle.
Sa consommation peut-elle avoir des conséquences sur la santé des consommateurs ?
« Nous recevons en consultation, des gens qui après avoir consommé des criquets se plaignent des certaines douleurs. Il y a des cas d’allergie cutanée, et des douleurs abdominales », répond Dr Amina Djibo.
Les criquets étant des insectes migratoires et dévastateurs des champs de culture, les services de protection des végétaux organisent fréquemment des campagnes de pulvérisation.
« Les criquets que les gens consomment viennent généralement après l’hivernage. En cette période, nous avons déjà fini la pulvérisation. Mais concernant les krossaria (autre famille de criquets) c’est possible qu’ils soient tués par les insecticides et que les gens les ramassent », souligne Idé Dodo, chef du service de la protection des végétaux de Zinder.
Il y a alors d’autres risques surtout cancérigènes, car il y a des chances que les criquets tués par les produits pulvérisants se retrouvent sur le marché.
Malgré ces risques avérés, les consommateurs en raffolent. D’ailleurs il en manque sur le marché. A Niamey la capitale, par exemple, le sac de criquets est passé présentement de 30.000 F à 50.000 FCFA.