Par Ahmed Coulibaly
Depuis janvier 2021, le nombre de cas de Covid-19 ne fait qu’augmenter progressivement dans la ville d’Abidjan, occasionnant ainsi 206 cas de décès depuis le début de la pandémie dans des populations vulnérables aux personnalités politiques, les cas d’infections et sur surtout de décès ne cessent de s’accroitre en Côte d’Ivoire.
Parmi les cas d’infections, l’une des plus illustres personnalités politiques du pays, le Premier ministre Hamed Bakayoko, qui est décédé le 10 mars 2021 d’un cancer, après avoir contracté pour la deuxième fois la Covid-19.
Le nombre de cas dénombré pendant la journée du mercredi 10 mars est de 551 personnes infectées, dont 2856 cas actifs. Selon la direction générale de la Santé, le taux de positivité quotidiens est autour des 7 %. Un taux inquiétant qui pourrait s’expliquer par un relâchement au niveau du non-respect des mesures barrières prescrits par le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique.
Pendant la période de la campagne électorale pour les législatives, les meetings étaient organisés partout dans le pays. Des manifestations où aucune mesure barrière n’était respectée. Les militants ne portaient pas de cache-nez, pas d’espace de lavage des mains disponibles, et le plus flagrant, aucun respect de la distanciation sociale, raconte Honoré Kouamé, un militant résident dans la commune de Yopougon.
« Nous avons observé malheureusement que les organisateurs de meeting n’avaient prévus aucune mesure sanitaire pour éviter des cas d’infections. Les gens étaient entassés les uns aux côtés des autres et c’était la liesse populaire car les gens dansais et chantaient les louanges de leurs candidats sans se douter que le voisin d’à côté pourrait les infecter. », relate Honoré Kouamé avec émoi.
Un scénario visible dans les lieux de festivité au sein des différents sièges de meeting. Accusés, les organisateurs de meeting se défendent : « Nous avons manqué de moyens pour répondre aux attentes de tous nos militants. Imaginez-vous si on doit payer un cache nez pour plus de 10.000 personnes ce serait difficile. C’est pourquoi nous avons sensibilisé nos militants afin qu’ils se protègent en envoyant eux-mêmes leurs cache nez. Mais malheureusement, ils ne respectent pas les instructions. », dénonce Patrick N’guessan, directeur de campagne d’un candidat vainqueur.
Des chiffres qui inquiètent les autorités ivoiriennes craignant une deuxième vague de la pandémie dans le pays. Pour preuve, dans la période du 11 février au 10 mars 2021, le nombre de cas confirmés est chiffré à 5500 cas. Un taux de contamination très élevé selon un agent de la direction général de la santé, joint au téléphone qui a souhaité gardé l’anonymat.
« Le nombre exponentiel de cas confirmés par jour est très préoccupant. Nous faisons des échantillons tous les jours, et malheureusement, sur les 2856 cas actifs, 1127 personnes sont sous traitement et le dispositif de soins n’est pas assez suffisant pour bien prendre soin de toutes ces personnes », confie l’agent.
Malgré cette flambée de cas infectés, les autorités sanitaires estiment maitriser la situation. Selon les statistiques, la proportion du nombre de cas de guérison est de 95%, le nombre de personnes hospitalisés est de 4% et le nombre de décès reste de 1%.
Dans sa politique de lutte contre la pandémie, le gouvernement de Côte d’Ivoire a reçu le vendredi 26 février 2021, 504.000 doses de vaccins COVID 19 dans le cadre de la Facilité COVAX.