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Covid-19/Agadez: «Nous ne pouvons pas laver les mains à cause du manque d’eau»

Dans certains quartiers de la ville d’Agadez au nord du Niger, trouver de l’eau potable relève du parcours de combattant. Ce problème d’eau ne date pas d’aujourd’hui. En cette période de Covid-19, c’est encore plus compliqué.

Au quartier « Dubaï », à la périphérie de la ville d’Agadez, sous un soleil de plomb, les habitants se précipitent autour d’un camion-citerne de la municipalité pour remplir quelques bidons. « Nous avons un sérieux problème d’eau dans ce quartier, l’eau est rare », lance Halima, une habitante du quartier.

Avec la crise sanitaire provoquée par la maladie à coronavirus, il est difficile de respecter certaines mesures barrières. « Franchement, nous ne pouvons pas laver nos mains car on n’a même pas une goutte d’eau. Il faut attendre des heures et parfois sept heures de temps. Dans cette situation, le virus peut nous atteindre parce que nos mains ne sont pas propres à cause du manque d’eau », indique Asalama une autre habitante du quartier Dubaï.

Pour soulager les populations, cinq camions-citernes de la municipalité distribuent de l’eau potable dans les quartiers. Selon Abass Ali, un agent municipal, le problème d’eau se pose surtout pendant la période de chaleur. « Certains quartiers n’ont pas accès aux pompes et même dans les pompes, l’eau n’arrive pas comme il se doit. C’est pourquoi nous sommes en train de ravitailler la commune, surtout la périphérie », explique-t-il.

Augmenter la production d’eau potable

Dans le cadre de l’appel à la solidarité lancé par les autorités locales, certains citoyens apportent également leur soutien à la population. « Avec quelques amis, de par le monde, on a décidé de se réunir pour voir avec le peu qu’on a, comment apporter notre pierre à l’édification de cette œuvre sociale. Chaque jour, nous offrons une citerne d’eau à la population. Nous faisons les quartiers périphériques en particulier. C’est des quartiers qui, en temps normal, ne voient même pas d’eau au robinet en cette période » affirme Rachid Kollo, un habitant.

Selon le directeur régional de l’hydraulique, ce manque d’eau est dû à une insuffisance d’équipements depuis plus d’une décennie et aussi à la démographie galopante. « Depuis des années, la capacité des infrastructures est limitée mais, il n’y a pas eu d’actions pour une mise à niveau de ces infrastructures de façon que les besoins en eau soient totalement couverts quel que soit la période. On a environ 60km de conduite pour améliorer la distribution d’eau dans la ville d’Agadez. Le coût de ces travaux s’élève à plus de 12 milliards de FCFA. Nous pensons que d’ici la fin de l’année, ces travaux seront terminés et que la situation sera totalement résolue de façon durable. Pour cette 2e phase, nous attendons un appoint d’environ 10.400 mpar jour » souligne Rabo Awali.

Actuellement, la production journalière est d’environ 11.000 m3 pour un besoin de 14 à 15.000 m3/jour, ajoute le directeur régional de l’hydraulique.

Omar H. Saley, Sory Kondo