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Covid-19 au Mali: à Gao, comment faire face à la menace

Dans la cité des Askia, les structures sanitaires se préparent face au covid-19 qui a déjà touché Bamako, Kayes et le cercle de Kati. A l’hôpital régional de Gao qui reçoit des patients de plusieurs régions du Mali et des pays voisins, un dispositif a été mis en place, selon son directeur.

« On a commencé par la mise en place d’une commission appelée « Commission Covid-19 », à la tête de laquelle se trouve un médecin spécialiste en infectiologie, suivi d’un médecin urgentiste qui est aussi le chef de service des urgences qui est la porte d’entrée de tout malade au niveau de l’hôpital. Ensuite, il y a un hygiéniste, l’ensemble des mesures tournent autour de l’hygiène. Cette commission a élaboré un nombre de principes et de règlements avec lesquels nous sommes en train de faire pour le moment la prévention et éventuellement comment faire la gestion d’un cas de malade de coronavirus », explique Dr Youssouf Almoustafa Touré, directeur général de l’hôpital de Gao.

L’hôpital dispose en son sein d’un site d’isolement d’une capacité restreinte pour la prise en charge d’éventuels cas. « A ce jour (31 mars, ndlr), on n’a pas enregistré de cas, ni de cas suspect. Si jamais, (on ne le souhaite pas) on a des cas suspects, à travers le CICR qui est notre partenaire, un site a été mis en place. Lorsqu’il y a un cas suspect, il sera enregistré. On va faire le prélèvement là-bas, si c’est positif, il y a une salle d’isolement. C’est une salle de 4 lits où il y a l’aspirateur, un oxygénateur, un scope et un respirateur. Il y a également une armoire pour les médicaments. La salle est ventilée et climatisée », indique Dr Ibrahim Dolo, médecin infectiologue.

Pour certains habitants de Gao, il faut insister sur les mesures de prévention. Voici trois réactions.

Abdoul Aziz Assagaïdou Touré, Enseignant : « A Gao, il n’y a pas eu de cas mais, on doit se préparer en conséquence parce que le message ne circule pas. Il est rare de voir des gens qui se protègent. Devant les administrations, il y a un kit de lave-mains, mais les gens ne lavent pas leurs mains avant d’entrer dans les banques. (…) On n’est pas à l’abri parce qu’on fait frontière avec des pays déjà contaminés. Le corona, ce n’est pas de la blague. C’est une réalité, c’est un virus qui est là et qui tue donc les gens doivent se méfier. »

 Modibo Tandina, Habitant de Gao : « Personne n’est à l’abri du corona. Personne. Personne où que ce soit. La preuve c’est que les pays comme les Etats-Unis, l’Italie, l’Espagne, de grands pays qui sont menacés et ça meurt tout le temps. Je ne vois pas comment un très pauvre pays comme le Mali et un pauvre citoyen de Gao peut dire qu’il est à l’abri. On est loin d’être à l’abri. Les populations, il faut qu’elles arrêtent de trop bouger, même si elles ne sont pas confinées, qu’elles restent chez elles et observent les règles de prévention. »

Djitteye Alassane, Membre du Conseil communal de la jeunesse de Gao : «Nous sommes dans un Etat où le social pèse beaucoup. Les salutations, les accolades, les mains à mains, manger ensemble sont des valeurs, des coutumes et mœurs qui existent chez nous et c’est des pratiques qui facilitent cette maladie. Sur le terrain, nous passons d’association en association, de grin en grin et chaque jeune que nous rencontrons en ville aujourd’hui, nous échangeons avec eux sur la véracité et de l’existence de la pandémie. On cherche la paix, si cette maladie vient encore, ça va bousculer notre soif de paix. Donc nous invitons toute la population à respecter les mesures de protection ».

A la date du 2 avril, le Mali a enregistré 36 cas de coronavirus avec 3 décès.

Abdoulaye Gozane Diarra, Sory Kondo, Augustin K. Fodou