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Covid-19, « une pathologie un peu extraordinaire »: témoignage d’un médecin guéri

Homme de terrain, Dr Ibrahim Gagna Diall, membre du comité national de crise et superviseur principal du cordon aéroportuaire au niveau du district de Bamako raconte sa maladie et sa guérison.

« Je ne sais pas quand est-ce que j’ai attrapé cette maladie »

Chaque fois, on faisait des réunions avec les acteurs impliqués. J’étais très actif sur le terrain, je travaillais en étroite collaboration avec les laboratoires d’analyses, et chaque fois, j’étais au labo avec des cas suspects. Vraiment, en toute sincérité, je ne sais pas quand est-ce que j’ai attrapé cette maladie. En tout cas, étant en mouvement, l’un des pionniers de la lutte, le travail a souvent des risques et les risques que j’ai encourus étaient le prix à payer aussi.

 « Une pathologie un peu extraordinaire »

Je dirais que c’est une pathologie qui est un peu extraordinaire. Je vous avoue qu’en toute sincérité, je ne me sentais pas du tout tranquille. On dirait qu’il y a quelque chose qui marche sous la peau et ça pique, on dirait dans l’estomac, il y a quelque chose qui voulait pénétrer au niveau du poumon, je sentais quelque chose de vivant qui voulait forcer le passage pour aller au niveau de la poitrine et partout, ça me faisait mal. Donc, j’ai commencé à tousser. Là, je me suis dis qu’il faut que je fasse mon prélèvement. J’ai fait le test avec toute ma famille, j’ai été le seul positif. Quand on m’a annoncé la nouvelle, je me suis dit Dieu merci, ma famille, les enfants et les autres ont été épargnés. Mais, j’ai prié le bon Dieu pour affronter cette situation.

La prise en charge…

Là où j’ai été, au centre de traitement de l’hôpital du Mali, le traitement était vraiment au point, j’étais très bien traité, la prise en charge ne posait pas de difficultés. Chaque jour, les médecins faisaient le tour, surtout le médecin infectiologue qui est le chef des opérations de prise en charge au niveau de l’hôpital du Mali. Il venait personnellement faire le tour dans toutes les salles et je voyais le personnel équipé avec les matériels de protection nécessaires. J’étais très bien traité ainsi que tous les patients. Le traitement par rapport au médicament ne faisait pas défaut, chaque jour, l’infirmier ou l’infirmière passait pour donner les médicaments en temps réel. Je dirais aussi que le traitement a été impeccable parce que depuis le premier jour où j’ai commencé le traitement, j’ai senti l’effet, son efficacité.

Victime de stigmatisation ?

Dans le quartier, les amis se retrouvent devant ma porte pour causer, mais j’ai dit à madame de les informer de mon statut et aussi, j’avais les gels et les bavettes à la maison, de les leur donner. Ils continuaient à venir causer même quand j’étais au centre de traitement en continuant de respecter les mesures barrières que j’ai édictées à la maison. Donc, je n’ai pas été victime de stigmatisation, même après le centre de traitement, le jour où j’ai été à la maison, ils étaient tous là en train de causer avec les bavettes. Je pense que les gens sont en train de comprendre petit à petit. Ce n’est pas quelque chose à cacher, ou se cacher à cause de ça.

M. A. Diallo, Sory Kondo

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