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mercredi, 20 novembre, 2024

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« Désobéissance civile »: un mouvement moins suivi ce lundi à Bamako

Après quelques jours d’accalmie dans la capitale malienne suite aux manifestations du Mouvement du 5 juin appelant à la « désobéissance civile », des groupes de jeunes ont perturbé la fluidité de la circulation sur certains axes, ce lundi 20 juillet. Ces mouvements interviennent au lendemain de la fin de mission des médiateurs de la CEDEAO et dont les propositions de sortie de crise ont été rejetées par l’opposition.

Les motocyclistes obligés de pousser leurs engins pour dévier les barricades érigées par des manifestants, des véhicules forcés de faire demi-tour, des pneus brûlés au milieu de certaines routes, des panneaux publicitaires utilisés pour empêcher la circulation. Voilà l’atmosphère, ce lundi en début et milieu de journée, sur certains axes du district de Bamako, précisément au carrefour de Daoudabougou près de l’ambassade d’Algérie.

Des dizaines de jeunes déterminés à observer le mouvement de « désobéissance civile » avec comme objectif, obtenir le « départ du président Ibrahim Boubacar Keita ». C’est le cas pour Abdel Kader Maïga, un manifestant. « Aujourd’hui, nous sommes là pour la désobéissance civile, pas de feu, juste empêcher les gens de circuler normalement, c’est aussi pour veiller au respect des dix commandements de la désobéissance civile c’est-à-dire barricader et rouler dans le sens interdit »,  affirme-t-il, le visage camouflé.

Tout en mettant l’accent sur le dialogue, cet autre jeune, usager de la circulation, salue quand même l’initiative et affirme qu’elle n’est pas sans conséquences sur le pays. Pour Alassane Touré, président d’une association, « chaque moyen est bon pour légitimer une chose.» Et de poursuivre : « on ne sait pas, peut-être qu’avec de tels actes, la CEDEAO peut revenir pour renégocier, asseoir un dialogue franc qui peut résoudre cette fois-ci le problème, mais comme ça, ça risque d’étouffer le pays. Ça peut amener le président à démissionner, pas avec un coup d’Etat.»

Des activités perturbées

Des services publics fermés, comme des mairies, certaines agences de la société EDM (Énergie du Mali). En groupe, des jeunes font le tour entre lesdits services pour faire sortir les agents en activités.

Seyba Diarra, dirige le regroupement qui sillonne certains quartiers de la commune 5  et 6. « Nous avons fermé les services publics au niveau de Badalabougou, les impôts, l’EDM, la mairie. On a fermé la mairie de Daoudabougou, nous sommes en train d’aller à Kalaban, on le fait sans violence, on n’est pas des casseurs » dit-il sur un ton ferme.

Intervention des forces de l’ordre

Ces mouvements ont fini par être maîtrisés par les services de sécurité, notamment la police qui a repris le contrôle des carrefours bloqués et dégagé les barricades posées par les manifestants. Aux environs de 17 heures jusqu’à la tombée de la nuit, les motocyclistes et automobilistes circulaient normalement, au carrefour de Daoudabougou, au rond-point Konaré et la route passant par l’hôtel Olympe.

Des mouvements de désobéissance civile ont eu lieu, ce même jour, dans d’autres villes du Mali comme Kati, Sikasso et Tombouctou mais de façon timide.

Sory Ibrahim Maïga