Trois mois après la bousculade meurtrière à la Mecque, le ministre des affaires religieuses et du culte, Thierno Amadou Omar Hass Diallo, était hier mardi, face aux députés à l’occasion de l’interpellation des membres du gouvernement en questions d’actualité.
Selon le ministre, le Mali a enregistré 312 décès dont 26 de la filière gouvernementale. Il y a 34 disparus et actuellement deux blessés (filière privée) en Arabie saoudite.
M. Diallo a fait état d’un total de 9000 pèlerins pour le Mali, dont 1500 de la filière gouvernementale. Les 7 500 autres sont de la filière privée.
Et d’expliquer que l’Etat gère la prise en charge des pèlerins avec les agences de voyages, qui, faut-il le préciser, ont été créées sans le département des affaires religieuses.
Les autres points abordés par le chef de ce département ont porté sur l’amélioration des conditions du hadj, la baisse régulière de son coût, les conditions d’hébergement du hadj 2015, la mise en place d’une commission qui va faire la lumière sur la tragédie de Mina en Arabie saoudite.
Thierno Amadou Omar Hass Diallo a souligné néanmoins qu’il y a des choses qu’il ne peut pas étaler sur la place publique par rapport à la problématique organisationnelle du pèlerinage, du fait de la sensibilité de la question religieuse.
Autre interpellation
Le dossier des démolitions s’est de façon répétitive invité dans les échanges entre le ministre des domaines de l’Etat et des affaires foncières, Mohamed Ali Bathily et les représentants du peuple.
D’autres récriminations étaient relatives aux annulations répétées de titres fonciers. Mais aussi aux réserves du ministre contre des décisions d’annulation de titres fonciers, etc.
Pour ce qui concerne l’opération de démolition à Souleymanebougou, M. Bathily a pointé du doigt le manque de solidarité gouvernementale.
« On a fait fi de la solidarité gouvernementale pour désigner un exutoire » comme bouc émissaire. Et d’ajouter que les bulldozers, la gendarmerie et le dispositif de destruction de ces maisons n’étaient pas sous ses ordres. Selon lui, une réunion s’est tenue nuitamment au cours de laquelle le mot « démolition » a été prononcé et la décision arrêtée.
Mais, précise-t-il, s’il faut assumer cette opération, il n’hésite pas à le faire : «j’assume ce qui a été fait dans le cadre de la mise en œuvre d’une décision gouvernementale».
Pour Mohamed Ali Bathily, les suspensions d’attribution de terres s’expliquent par la volonté de l’Etat d’analyser, de faire le point et de nettoyer la confusion qui s’installait dans ce domaine avec « une vandalisation systématique des espaces publics ».
Il a indiqué que le secteur du foncier nécessite des réformes en profondeur, tant la terre a été morcelée anarchiquement, hypothéquée à coups de milliards auprès de certaines banques mettant ces établissements en danger. Le ministre a cependant déploré, l’absence de cadastre au Mali.