Un sursaut d’orgueil était attendu des Aigles, mais la déception a été au rendez-vous. Pour beaucoup d’observateurs, la messe est presque dite pour les Aigles.
Après avoir été dézingués 6 buts à 0 à Casablanca, le vendredi dernier, un sursaut d’orgueil était attendu des Aigles hier, mardi 5 septembre, au Stade-26 mars, pour revenir dans la course à la qualification pour la Coupe du monde 2018. Surtout après la défaite à domicile du leader du groupe (7 Pts), la Côte d’Ivoire, face au Gabon (1-2). « Mais, ça a été une déception », confie G. Diallo, qui s’est rendu au terrain pour soutenir les Aigles. Le Mali a été tenu en échec (0-0) par les « Lions de l’Atlas ».
« Un match nul qui nous replonge », estime Boubacar Diakité dit « Sarr », journaliste sportif au quotidien Les Echos, qui ajoute qu’avec ce résultat, le Mali est quasi éliminé. Dernier du groupe C avec 2 points (- 8), le Mali devra gagner ses deux prochains matches tout en escomptant une défaite de ses adversaires. Il est à 5 longueurs d’avance sur le Maroc, deuxième, et 6 longueurs d’avance sur la Côte d’Ivoire.
La tête de Giresse réclamée
Un affront qui intervient dans un contexte où la tête du sélectionneur français, Alain Giresse, est réclamée par les supporteurs des Aigles, qui lui reprochent notamment sa gestion de l’équipe. Certains supporteurs estiment que sa gestion « des joueurs et de leur temps de jeu » pose problème. Un avis que semble partager Boubacar Diakité pour qui, « hormis Jean-François Jodar, les entraineurs qu’on nous a envoyés jusqu’ici ne font pas du facteur temps de jeu des joueurs une priorité. Depuis le match de Bouaké, c’est le problème qui s’est posé ».
Dans le Stade 26 mars, hier, il se lisait sur les pancartes « Plus de mercenaires ». Allusion faite à Alain Giresse, très contesté, qui vit depuis quelques temps des jours difficiles. Il se dit depuis une semaine qu’il serait près de rendre le tablier. « Ce n’est pas une question de démission de Giresse, confie une source proche du ministère des Sports. Il est temps de dire à l’Etat, qui est garant moral du contrat de ces entraineurs, de faire confiance à nos entraineurs locaux. Il ne faut pas les former et les laisser comme ça ».
La question du choix des entraineurs expatriés au détriment des locaux est loin d’être tranchée au Mali. Lors du tournoi de l’Afro-basket féminin, accueilli par le Mali, des voix se sont élevées pour signaler ce qu’elles ont appelé « un problème d’entraîneur », après la défaite en finale de l’équipe malienne : « C’était un problème d’entraineur, et on en a fait les frais. C’est un problème à revoir. On fait venir ces entraîneurs étrangers parce qu’il y a des intermédiaires, quelqu’un doit gagner quelque chose. Il faut arrêter de faire du business autour du sport ».
Satisfaction
Tout de même, notent certains observateurs, il y a eu une satisfaction : Djigui Diarra, le gardien du Stade malien de Bamako, a prouvé qu’il y a du potentiel dans le championnat national. Pour Boubacar Diakité dit « Sarr », si le sélectionneur malien avait fait confiance aux locaux, « on n’en serait peut-être pas là aujourd’hui ». Le portier malien a repoussé notamment un penalty marocain, et s’est illustré par de nombreux arrêts tout au long de la rencontre.
Le 6 octobre prochain, les Aigles joueront leur va-tout face aux éléphants de la Côté d’Ivoire, à Bamako. Mais, pour beaucoup d’observateurs, « le lait est déjà renversé ». « Je pense que ça été un gâchis pour cette génération », conclut « Sarr ».
Classement du groupe C
- Côte d’Ivoire (7 points + 4)
- Maroc (6 points +6)
- Gabon (5 points -2)
- Mali (2 points -8)