Après deux semaines de tractations entre la France et les USA au Conseil de sécurité de l’ONU, une résolution a finalement été adoptée à l’unanimité des membres pour la future armée des cinq du Sahel. Il reste l’épineuse question du financement qui sera au coeur du sommet des chefs d’Etat du G5-Sahel, prévu pour le 2 juillet à Bamako. Et auquel prendra part le Président français, Emmanuel Macron.
« C’est aux Etats du G5 Sahel qu’il incombe de donner à la FC-G5S les ressources dont elle a besoin », a précisé le Conseil de sécurité. Si la résolution est un premier pas, elle n’en demeure pas une mini-déception pour les pays du G5-Sahel.
« Ce qui était recherché n’est pas totalement acquis. L’intérêt d’un mandat du Conseil de sécurité, c’était pour la question d’un financement », explique Ibrahim Maïga, chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS), basé à Dakar. Le budget de la force est évalué à entre 500 et 600 millions de dollars. Pour le moment, seule l’Union européenne a décidé de la soutenir à hauteur de 50 millions d’euros, environ 10%.
Au sein du Conseil de sécurité, les États-Unis ont décidé de réduire leur appui financier aux opérations de maintien de la paix de l’ONU. L’administration Trump n’a pas avalisé le financement de cette force par le biais des Nations-Unies et n’a voté, avec la Grande Bretagne, la résolution qu’au bout de quinze jours de tiraillement avec la France et les autres pays membres du Conseil de sécurité.
Il reste toutefois possible que le Conseil de sécurité réexamine le dossier, d’autant plus qu’il souhaiterait avoir une idée claire dès défis auxquels la force sera confrontée. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutierez, a la tâche de faire un compte rendu, dans deux mois, sur le déploiement de la force, l’état d’avancement de la force ainsi que les mesures à envisager.
Un tournant
À cause des incertitudes par rapport au financement, le Conseil de sécurité à exhorté la force conjointe à organiser une conférence de donateurs. Une question qui sera certainement débattue au cours du sommet des chefs d’Etat du « G5 Sahel », le 02 juillet, à Bamako. Le président français, Emmanuel Macron, est attendu. Le vote de la résolution est considérée comme une timide victoire pour la France.
Pour beaucoup observateurs, ce sommet à venir sera un tournant. » On verra si Emmanuel Macron va réitérer son engagement de Gao, comment va-t-il réagir au manque d’apport financier des pays comme les États-Unis. Donc rien n’est encore réglé », estime Ibrahim Maïga. Des questions en suspens.