A Tombouctou, la situation est redevenue calme depuis hier. Le Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA) et les mouvements arabes de l’Azawad (MAA-CMA et MAA-Plateforme) contrôlent toujours plusieurs checkpoints de la ville et « ne sont pas prêts » à les abandonner avant la « satisfaction » de leurs doléances. A Bamako, se tiennent des discussions pour tenter de trouver un compromis. Hamatta Ag Elmahdy, chargé de communication et de l’information du CJA répond aux questions de Sahelien.com.
Sahelien.com : Quelle est la situation actuelle ?
Hamatta Ag Elmahdy : On est en discussion avec les autorités et ça avance bien pour le moment. Le CJA reste intraitable sur la question des autorités intérimaires. Nous sommes prêts à tout.
Sahelien.com : Quand vous dites que les discussions avancent bien, c’est-à-dire vous êtes sur le point d’obtenir gain de cause ?
Juste des signaux positifs.
Sahelien.com : Quels sont ces signaux positifs ?
Il y a notamment notre prise en compte dans certaines commissions de mise en œuvre de l’accord comme le DDR (Désarmement Démobilisation Réinsertion), ou des places parmi les conseillers spéciaux du gouverneur.
Sahelien.com : Les deux MAA avec qui vous avez pris le contrôle des checkpoints de Tombouctou affirment être contre la personne nommée à Taoudéni, le CJA est aussi dans cette logique ?
Non. On n’est pas dans cette logique. Nos revendications sont différentes. Nous cherchons à intégrer les différentes commissions de mise en œuvre de l’accord. On a occupé Tombouctou depuis le 2 Mars pour mettre en garde contre la mise en place des autorités intérimaires sans le CJA. Le MAA a profité de la situation pour montrer son mécontentement.
Sahelien.com : Mais vous avez quand même occupé les checkpoints ensemble…
Ce sont leurs ailes dures qui rejettent la présidence AI (des autorités intérimaires) à Taoudeni. Et nous, notre revendication c’est l’inclusion dans l’ensemble des organes de mise en œuvre de l’accord.
Sahelien.com : Selon vous, pourquoi est-ce que vous avez été exclus du processus ?
Certains responsables de notre ancien bercail (Coordination des mouvements de l’Azawad, CMA) ont voulu tout concentrer à Kidal sans faire place aux autres communautés des autres régions. C’est ainsi que toutes les régions ont fait scission de la CMA. Et Depuis, un complot est organisé par des hauts responsables au sommet de l’État avec la complicité de certains dirigeants de la CMA pour nous punir.