Dans cet entretien, le rappeur malien, Ibrahim Sissoko alias Iba One, revient sur ses 10 ans de carrière. Il répond aux questions de Sahelien.com.
Sahelien.com : Parlez-nous du début de votre carrière musicale…
Iba One : Au début, j’étais un grand danseur à Kayes, ma région natale. J’imitais Michael Jackson et je faisais le « break dance ». J’aimais partir aux concerts de mes grands frères, et c’est ce qui m’a poussé à venir dans le mouvement. A l’époque, mes idoles étaient DMX, un rappeur américain et le groupe Manau de la France.
Racontez-nous votre passage dans les groupes de rap
Je faisais partie du groupe Ozi Boy dont je suis le fondateur. Après ce groupe, comme j’étais venu dans la capitale pour des études, j’ai rencontré les membres de la Génération ‘’RR’’ tels que Tal-B et Bena Flo et on a formé un groupe vue qu’on était dans le même secteur, on a évolué ensemble. Après ce groupe, j’ai fait un album dénommé « The first » qui est sorti le 10 octobre 2009. Ensuite j’ai évolué avec mon jeune frère Sidiki Diabaté avec qui j’ai fait trois albums. Depuis la sortie de notre double album en 2012 jusqu’à nos jours, je n’ai plus fais d’album et j’évolue tout seul pour une carrière solo.
Pourquoi avez-vous décidé d’évoluer seul ?
Une carrière en groupe et une carrière solo ne sont pas pareilles. Quand tu es dans un groupe, tu ne peux pas faire ce que tu veux, mais quand tu es seul, tu es à l’aise. C’est toi qui fais tout. En plus, il y a trop de problèmes dans les groupes, trop de jalousie et d’hypocrisie. On dit que l’union fait la force, moi je dirai que ce n’est pas le cas en Afrique surtout avec les problèmes de leadership, problèmes de femme, d’argent, etc. Pour éviter tous ceux-ci, je préfère être seul pour être à l’aise dans ma carrière musicale.
Des regrets ?
J’ai fait un gros clash mais je n’ai pas aimé. C’était avec le cœur. Je ne veux pas revenir là-dessus, tout cela est derrière moi. Je veux aller de l’avant, c’est pourquoi je travaille dur, je suis au studio nuit et jour pour pouvoir satisfaire mes fans.
Pourquoi le choix du stade du 26 mars pour vos 10 ans de carrière?
C’était mon rêve de réaliser cela. J’ai fait un concert le lendemain de la fête du Ramadan au stade Modibo Keïta vu que c’est là-bas que tous les concerts se faisaient et j’avais un autre concert le lendemain de la fête de Tabaski. Au moment venu, j’ai été confronté à un problème au stade. Je me suis dit pourquoi ne pas aller au stade du 26 mars étant donné que j’avais fait un concert à guichet fermé au stade Modibo Keïta et que cela avait marché. C’était une manière pour moi de voir si le rap malien peut aller de l’avant et savoir si les Maliens m’aiment réellement et savoir aussi si c’est moi le meilleur rappeur du Mali comme le clame mes fans.
Êtes-vous satisfait ?
Tout d’abord je rends grâce à Dieu, ensuite je remercie tous mes fans du Mali et ceux de la sous-région qui ont effectué le déplacement.
Que pensez-vous du travail de la nouvelle de la génération de rappeurs ?
Je pense que la troisième génération du rap malien évolue bien. Elle fait un style qui plait aux jeunes et chacun a son style et sa manière de faire les choses. Je les encourage et les exhorte au travail puisque seul le travail paye.
Avez-vous du temps pour la famille et les proches en dehors de vos tournées et le studio ?
Je vis avec ma femme et notre enfant et chaque jour je pars voir ma mère pour des bénédictions, ensuite je cause avec mes amis et je reçois mes fans.
Propos recueillis par Sory Kondo