Lancée le 8 mars dernier, la campagne pour le premier tour des élections législatives se poursuit mais, pas dans toutes les circonscriptions électorales en raison de la situation sécuritaire. Dans les régions du centre du pays (Mopti et Ségou) et même dans certaines localités de Koulikoro, des candidats ont des difficultés pour aller sur le terrain.
À quelques kilomètres de la ville de Mopti, dans certains villages de la commune de Sio, la peur est palpable selon le correspondant de Sahelien.com à Mopti. Pour un membre de la chefferie qui a requis l’anonymat, ce sont les notabilités des villages qui ont demandé aux candidats de ne pas venir faire campagne afin de ne pas exposer les villageois à des représailles.
A Kounari, dans le cercle de Mopti, les groupes armés règnent en maître depuis plusieurs années. Pour un cadre de la commune dont nous tairons le nom, « l’Etat sait très bien que c’est impossible de tenir des élections ici. D’ailleurs, ça ne doit pas être la priorité du moment. Nous souhaitons avoir d’abord la sécurité », réclame-t-il.
Au pays Dogon, dans plusieurs localités de Bankass et Koro, les candidats sont empêchés d’aller au contact des électeurs à cause de la pression exercée par les groupes armés. Là où l’accès est possible, la distribution des cartes d’électeurs se poursuit. « Je crois que l’élection peut se tenir dans le cercle de Bankass. Dans la commune, il y a un engouement, les électeurs retirent leurs cartes. Ils pensent que ça (l’élection) peut être une solution », affirme Allaye Guindo, maire de Bankass joint au téléphone par Sahelien.com.
Dans le delta intérieur du Niger, une forme d’accalmie règne depuis plusieurs mois, cela n’empêche pas les populations et même les candidats d’être prudents. Dans le cercle de Djenné, tous les candidats ont pu faire le lancement de leur campagne soit dans la ville de Djenné ou dans d’autres communes comme Mounia.
Selon des candidats joints par Sahelien.com, la seule localité du cercle où les campagnes n’ont pas eu lieu est la commune de Togué Morari. Mais certains assurent qu’ils ne pourront certainement pas se déplacer dans tout le cercle et qu’ils essayeront de s’appuyer sur les sous-sections de leurs partis respectifs.
A Koulikoro, dans la circonscription électorale de Nara, près de Koloumba, le convoi d’une candidate a été attaqué par des hommes armés non identifiés. Les bandits ont emporté le véhicule et d’autres objets précieux de la délégation.
La situation sécuritaire reste toujours tendue dans le pays, la tenue des élections législatives prévues pour le 29 mars et avril prochain est un gros défi pour les autorités. Selon plusieurs personnes rencontrées par le correspondant de Sahelien.com à Mopti, pour l’heure, sur les 15 communes du cercle, seulement 4 à 5 pourront voter en toute quiétude.
Pour faire « le point des dispositions sécuritaires en cours et envisagées pour le bon déroulement du scrutin », le ministre de la sécurité s’était rendu dans la région, au lendemain du début de la campagne.
Ousmane Koïta, Sory Kondo