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Liptako Gourma: la covid-19 et l’insécurité paralysent le secteur laitier

Dans le cadre de la journée mondiale du lait célébré ce 1er juin, une coalition d’organisations du secteur laitier en Afrique de l’ouest, a organisé une conférence de presse virtuelle sur la campagne dénommée « Mon lait est local« . L’objectif vise à inciter les Etats de la sous-région à plus d’actions pour  la promotion du lait local  et informer l’opinion des impacts du coronavirus sur la filière.

Dans la zone ouest africaine, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad sont considérés comme les principaux pays producteurs du lait local. Ces pays du Sahel ne doivent plus être les seuls plus grands producteurs du lait, c’est pourquoi Soulé Bio Goura, Assistant Technique Elevage à la CEDEAO, affirme qu' »il faut désormais sortir des pays du Sahel qui produisent plus de lait pour atteindre les pays côtiers afin d’assurer la sécurité et la souveraineté alimentaire de la région » a-t-il souligné.

La campagne régionale de défense et de promotion du lait local est en cours depuis deux ans. Elle est portée par un groupement de 55 organisations, toutes de la filière laitière. On y compte des ONG, des associations paysannes, des agriculteurs, des éleveurs, des consommateurs et des industriels. Cette journée du 1er juin consacré au domaine et instituée à l’initiative de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’agriculture (FAO) depuis 2001, a été l’occasion pour les acteurs du milieu de durcir le ton pour l’atteinte des objectifs de cette vaste campagne. Il s’agit du financement de « la stratégie et le plan lait » par les Etats de la CEDEAO. « Aujourd’hui est une journée certes, de célébration, mais surtout une journée de plaidoyers » précise une responsable du projet « Mon lait est local ».

Cette campagne se veut aussi un moyen de freiner l’envahissement du marché africain par des exportations massives de certains pays du Nord de mélanges de poudre de lait écrémé avec la matière grasse végétale, notamment l’huile de palme. Ceux qui portent cette campagne dénoncent également les tarifs avantageux qu’a le lait en poudre de l’occident par rapport au lait local produit en Afrique.

Zone des trois frontières

Avec comme conséquence directe, la baisse de la production causée par les difficultés de collecte, les unités de transformations de lait ne sont plus ravitaillées en quantité suffisante comme avant l’arrivée du coronavirus. Cette situation devient encore plus difficile avec la disparition des marchés à bétail transfrontaliers. Pour le mois de mars 2020 par exemple, la laiterie Kossam de l’Ouest au Burkina Faso a enregistré une perte de six millions de francs CFA.

L’autre problème provient, selon les représentants de la coalition, de l’insécurité qui pèse sur le Sahel actuellement, précisément, le Mali, le Burkina et le Niger, ils parlent même d’une complexification des conflits « de plus en plus, les conflits se sont complexifiés, car il y a une concentration du cheptel et des populations au sud du Sahel et au nord de certains pays côtiers, c’est une question sérieuse à laquelle nos États n’ont encore pas la réponse et c’est un facteur de désorganisation de nos secteurs » explique un responsable de la coalition.

D’après les initiateurs de ce grand programme régional pour la valorisation du lait local en Afrique de l’ouest de façon générale, la campagne se poursuit pour obtenir une révision des taxes douanières sur le lait auprès de la CEDEAO. Ils entendent organiser prochainement, une marche virtuelle visant les politiques. Plusieurs artistes sont des ambassadeurs de cette campagne, notamment la grande cantatrice malienne Oumou Sangaré.

Sory Ibrahim Maïga