Au Mali, d’importantes organisations de la société civile africaine ont lancé le « Front panafricain de la société civile ». Composé des mouvements comme « Y en a marre », « Balai citoyen », « Le peuple n’en veut plus » ou encore du célèbre artiste Tiken Jah Fakoly, le front a en ligne de mire l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, accusé d’avoir « provoqué l’intervention en Libye et l’assassinat du colonel Kadafi » qui aurait débouché sur la « déstabilisation de tout le continent ».
Le Samedi 7 octobre, à Bamako, le front a vu le jour pour, selon ses initiateurs, « promouvoir la démocratie, la dignité de l’Afrique et les droits de l’Homme ». Parmi les mouvements qui le compose, figure « Y’en a marre », collectif de rappeurs et de journalistes créé début 2011 au Sénégal, où il s’est notamment opposé au troisième mandat du vieux président Abdoulaye Wade, en 2012. Il y a aussi « Le Balai citoyen » du Burkina Faso, qui a notamment joué un rôle décisif dans la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014. Le parrain de la coalition n’est pas inconnu au bataillon : il s’agit du très engagé artiste Tiken Jah Fakoly, qui n’a pas fait mystère de son soutien au mouvement.
D’ores et déjà, la coalition s’est signalée par une action qui n’en finit pas de faire parler : une plainte à la Cour pénale internationale (CPI) contre Nicolas Sarkozy, l’ancien président français, qu’elle accuse d’avoir déclenché la guerre en Libye, au cours de laquelle Mouammar Kadhafi a été tué. La plainte « pour crime contre l’humanité », à en croire la coalition, a été déposée le même jour à La Haye par un avocat résidant au Canada.
En 2011, une intervention militaire multinationale en Libye a conduit à la chute puis la mort de Kadhafi. Six ans après, ce pays peine à remonter la pente du désordre créé par la chute de Kadhafi. Une chute intervenue après huit mois de guerre civile qui a provoqué des divisions et renforcé la culture de l’affrontement. Pire, la Libye est devenue une menace pour la sécurité dans la sous-région.
La coalition s’attend à une réaction de la CPI, qui est ainsi mise au défi. Sur le continent, il est en effet reproché à la CPI de « persécuter les Africains, en particulier leurs dirigeants ». La rencontre a pris fin hier, dimanche 8 septembre, à Bamako. Mais, un autre sujet préoccupe la coalition sur le continent : au Togo, depuis un mois, Faure Gnassingbé, qui a succédé à son défunt père en 2005, n’est plus fort et affronte la tempête d’une contestation populaire. La coalition exige la démocratie au Togo. Pour le guinéen Elie Kamano de « Le peuple n’en veut plus », « la CEDEAO doit dire la vérité à Faure ».
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