Suite à l’attaque terroriste, le weekend dernier, contre le village de Bodio près de Bandiagara (centre du Mali), une manifestation s’est tenue, ce mercredi 9 août dans la capitale régionale, pour dénoncer le « silence des autorités. »
« La situation sécuritaire dans la région de Bandiagara se dégrade de façon catastrophique et alarmante de jour en jour », a déclaré Amadou Lougué, président du Conseil local de la jeunesse devant le gouverneur.
Et de poursuivre : « Nous avons décrié, dénoncé, alerté… Nous avons fait plusieurs fois la marche, la désobéissance civile, nous avons fait des propositions de sortie de crise. Malgré tout, les autorités sont restées muettes et insensibles à nos demandes. »
Au cours de son intervention, M. Lougué a déploré les promesses de sécurisation non tenues. « Comment comprendre qu’avec la montée en puissance des Forces armées maliennes, en pleine journée, des villages proches de Bandiagara soient attaqués, incendiés, les paisibles citoyens tués et les greniers partis en fumée… ? », s’est-il interrogé.
La marche pacifique qui avait pour point de chute le gouvernorat a dégénéré vers la fin. Des accrochages ont opposé des manifestants, « très remontés contre le gouverneur » aux forces de l’ordre qui ont procédé à des « tirs de sommation. » Au moins six blessés dont un grave ont été enregistrés, selon le correspondant de Sahelien.com.
Persistance des attaques terroristes dans la région
La récente attaque a été perpétrée, le 5 août aux environs de 16 heures, contre le village de Bodio à 15 km du chef-lieu de région. Le bilan officiel fait état de 15 morts et deux blessés. Le lendemain, deux chasseurs, à bord d’une moto tricycle, ont péri suite au passage de leur engin sur une mine.
Ces attaques ont provoqué le déplacement forcé de nombreuses personnes, selon un rescapé joint par Sahelien.com. « Des centaines de personnes ont fui le village et ses environs pour se réfugier dans les grandes villes comme Bandiagara », a indiqué ce rescapé qui a souhaité garder l’anonymat pour des raisons de sécurité. « Personne ne peut rester dans ce village. Je n’y suis plus. », a-t-il ajouté.
Ces derniers mois, les attaques dans la région de Bandiagara ont fait de nombreux morts et occasionné des mouvements de populations.