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Mali : à Diré, “le problème foncier nous inquiète”

Le 15 juillet dernier, un affrontement entre les exploitants de la plaine de Saouné, dans la commune urbaine de Diré (région de Tombouctou), a fait plusieurs blessés. Depuis quelques temps, la gestion de ce périmètre rizicole pose problème. Selon le 2è adjoint au maire, Aboubacar Sidi Cissé, « c’est un litige qui a été mal géré depuis le départ ».

Quelle est la situation qui prévaut entre agriculteurs à Diré ?

Il y a effectivement des problèmes au niveau de l’agriculture. D’abord au périmètre irrigué de Saouné où, les paysans n’étaient pas contents de la façon dont le périmètre est géré depuis le début du projet. Donc ça les a fait révolter. Il ont d’abord demandé le bilan des dix (10) dernières années et ensuite, le renouvellement du bureau. Concernant l’autre périmètre  qui est aussi grand, il y a également un problème. Les terres qui ont été exploitées l’an passé sont en train d’être distribuées d’une façon que je peux considérer illégale-comme terrain à usage d’habitation-par des individus non autorisés. Voilà, aujourd’hui, les deux problèmes que les paysans rencontrent dans la commune urbaine de Diré.

Qu’est-ce qui a été fait pour empêcher des conflits ?

Le problème qui nous inquiète aujourd’hui c’est le problème foncier. Des dispositions avaient été prises par rapport à ça. L’affaire était au niveau de la justice et elle a tranché. Il y a eu un appel, malheureusement,  je crois que la décision de justice n’a pas pu être appliquée correctement. Ce qui a fait rebondir encore l’affaire. De l’autre côté, ça bourdonne. Je disais que si ça explose, est-ce que ça ne sera pas plus grave que pour Saouné, parce que là, le paysan est complètement dépossédé de sa terre. Ici, le paysan se plaint de sa gestion. Voyez-vous, là où le paysan n’a même pas de terre pour exploiter et là où, il se plaint seulement de la gestion, c’est deux problèmes réels. Ça nous inquiète. On a énormément de soucis par rapport à ça.

Qu’en est-il de l’incident survenu le lundi 15 juillet?

En réalité, l’incident qui s’est passé hier, c’est toujours par rapport à l’exécution de l’arrêt de justice. On ne l’a pas correctement exécuté. Ensuite, je crois que les autorités régionales ont proposé à ce que l’on créé une commission composée des deux parties, parce qu’il y a deux groupes qui se disputent Saouné. On avait demandé à ce que chaque groupe donne trois éléments en des plus services de sécurité et du développement social qui est le service tutelle des coopératives. Il s’est trouvé qu’il y a un groupe qui est d’accord avec la sous-commission parce que le temps est en train de filer, pour qui connait l’agriculture, à partir du 15 juillet, on rentre déjà dans la ligne rouge. Il y a un groupe qui est d’accord avec la sous-commission pour gérer cette campagne en entendant que la justice ne tranche encore parce que l’autre partie aussi a fait un appel. Malheureusement, quand l’autre équipe a refusé de quitter, non seulement, il a refusé la sous-commission, il a occupé les locaux, donc le côté qui a accepté la sous-commission a voulu déloger ceux qui étaient là-bas, c’est ce qui a provoqué l’incident d’hier.  Pour terminer, je peux dire que c’est un litige qui a été mal géré depuis le départ. Un conflit mal géré finit toujours par ce qu’on a vu hier. Il y avait des blessés de part et d’autre. Par la grâce de Dieu, il n’y a pas eu de mort. Nous lançons un appel pour que les gens nous aident à éteindre ce feu, non seulement pour permettre aux paysans d’exploiter les terres puisqu’on est déjà en retard par rapport à la campagne, mais aussi pour une accalmie définitive parce qu’en réalité dans cette histoire personne ne gagne.

Propos recueillis par Almoudou M. Bangou