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Mali: à Gao, l’escalade de la violence à Bamako ne laisse pas indifférent

Il y a quatre ans à Gao, trois jeunes ont été tués par balles au cours d’une manifestation. Depuis lors, Gao se souvient, chaque 12 juillet, de tous ses martyrs.

Le dimanche 12 juillet 2020, une cérémonie de recueillement et de bénédictions suivie de la lecture d’une déclaration de la Fédération des Organisations de Résistance Civile de Gao (F.O.R.C–G) s’est tenue dans la Cité des Askia pour rendre hommage aux martyrs. « Le 12 juillet 2016, trois de nos camarades étaient tombés au cours d’une manifestation face aux forces de l’ordre du Mali. Chaque année, nous commémorons cette date pour, non seulement, penser à nos martyrs, mais aussi faire le bilan de notre situation. Quand un homme laisse sa vie dans un combat pareil, il ne doit pas être oublié » a déclaré Maïga Soumana Ahamadou, président de la F.O.R.C-G

Le même jour, dans la capitale malienne, quatre personnes tuées lors des manifestations en cours contre le président IBK et son régime, ont été inhumées. Pour les habitants de Gao interrogés, il faut dialoguer pour trouver des solutions. « Tout ce qui est en train de se passer à Bamako, c’est une réalité ici. Personne ne peut aller à Bamako sans se faire dépouiller, ça se fait tous les jours aussi à l’intérieur des villes, les gens se font déposséder de leurs biens. Les gens meurent pour rien. C’est des situations qui sont réelles, et que les dirigeants du Mali doivent diagnostiquer et trouver des solutions », a indiqué Maïga Soumana Ahamadou de la F.O.R.C-G

Selon Oumorou Boubacar Touré, président du Cercle de réflexion des jeunes pour la citoyenneté active à Gao, « la situation politique est en train de prendre une ampleur au niveau institutionnel et une autre tournure. Si les dispositions idoines ne sont pas prises, l’appel au dialogue n’est pas effectif, on risque d’avoir un drame au Mali, ce qu’on ne souhaite pas ». Et d’en appeler à la « responsabilité du président de la République pour inviter toutes les forces vives de la nation à s’asseoir pour discuter des problèmes du Mali et y trouver des solutions ».

A Bamako, la tension reste vive dans plusieurs quartiers. Les manifestations du week-end ont fait, au moins 11 morts et 158 blessés parmi les manifestants et les forces de l’ordre, d’après les autorités.

Abdoulaye Gozane Diarra, Sory Kondo