Depuis fin septembre, des concertations ont lieu au nord du Mali entre
les tribus et groupes armés de la zone – regroupés en deux
rassemblements rivaux, la Coordination des mouvements de l’Azawad
(CMA) et la Plateforme – en vue de régler les différends qui les
opposent.
C’était le cas à Anéfis le 10 octobre dernier, où un protocole
d’entente a été signé entre les Ifoghas qui composent la majeure
partie des groupes rebelles, et les Imghads considérés comme proche de
Bamako.
In-Khalil, à 300 kilomètres au nord de Kidal, échappait jusqu’à
présent à ce processus de concertation. Cette localité stratégique
proche de la frontière algérienne, où passent divers commerces et
trafics, a vécu depuis 2012 des violences entre les communautés
touareg et arabe.
Les vendredi 4 et samedi 5 décembre derniers, des représentants des
différentes communautés d’In-Khalil, épaulés de membres de la CMA et
de la Plateforme, entre autres, se sont retrouvés dans la bourgade
pour y déclarer “un jour nouveau,” selon Attaher Ag Alhad, membre de
la CMA rencontré sur place par le correspondant de Sahelien.com.
“Les concertations depuis Anéfis jusqu’à In-Khalil ont porté leurs
fruits et cela grâce aux efforts de nos responsables qui ont la soif
de voir ce peuple heureux,” déclare Attaher Ag Alhad. “Nous avons
enterré la hache de guerre, nous avons enterré la haine aujourd’hui à
In-Khalil entre pratiquement toutes les communautés de l’Azawad.”
Alors que trois ministres du gouvernement malien s’étaient rendus à
l’ouverture de la rencontre d’Anefis, le 27 septembre, on notait à
In-Khalil la présence de l’ambassadeur du Mali au Niger, Alhamdu Ag
Iliyene, et celle du général El Hadj Ag Gamou, non en leur qualité
officielle mais en tant que leaders communautaires.
“Il a été convenu de mettre fin à toutes les hostilités, à toute forme
de violence et de brimade entre les communautés arabe et idnane qui
partagent la vie dans ce secteur”, a indiqué Alhamdu Ag Iliyene à la
fin de la rencontre, qui s’est soldée par la mise en terre, par le
général El Hadj Ag Gamou, d’un symbolique “arbre de la paix.”
La MINUSMA était absente de la rencontre. Mais le processus enclenché
à Anefis est “très encouragé” par la mission onusienne, a déclaré
Radhia Achouri, sa porte-parole. “A un certain moment, il y a eu des
clivages entre les deux parties. On a utilisé les bons offices pour
mettre un terme à ces tensions.” Depuis, ajoute-t-elle, la situation
s’est améliorée, permettant à la mission de laisser avancer les
discussions sur le terrain.
L’apaisement des conflits dans la zone, s’il persiste, permet
d’entrevoir la mise en œuvre des dispositions de l’accord d’Alger,
dont le cantonnement et la réinsertion des combattants des groupes
armés.