Depuis le dimanche 21 juillet 2024, l’axe Kwala-Mourdiah-Nara est sous blocus des groupes armés terroristes appartenant à la « katiba Macina ».
Ce blocus, selon un habitant joint par Sahelien.com, « s’effectue des deux côtés du cercle de Mourdiah, c’est-à-dire l’entrée Mourdiah venant de Bamako et la sortie Mourdiah vers Nara ». Plus tôt, le samedi 20 juillet, des hommes armés ont saboté le pont de Toumboula reliant Bamako à Nara via Mourdiah, principal pont qui facilite le trafic routier pendant l’hivernage.
Dans la semaine, « deux cars quittant Kaloumba pour Bamako via Mourdiah ont été arrêtés en cours de route. Le chauffeur a été envoyé par les assaillants pour annoncer qu’il n’y aura pas de travaux champêtres, cette année, dans la zone », ajoute notre interlocuteur.
Un blocus « prévisible »
Ces derniers temps, les groupes armés accentuent la pression sur les habitants de Mourdiah et ses environs, en semant la panique au sein des populations de la localité. Selon une commerçante qui commande des marchandises à Bamako pour les écouler à Nara, « ces hommes armés ne touchaient pas aux populations, mais maintenant, ils commencent à nous toucher. Mes marchandises (chaussures, boubous et autres) n’arrivent pas à entrer à Nara depuis une semaine. Certains produits se gâtent. Nara n’a plus de poissons actuellement car tout vient de Bamako », a-t-elle déclaré.
Pour cet agent de l’Etat en mission dans la région de Nara, le blocus du tronçon Nara-Bamako était « prévisible », surtout en cette période hivernale où les zones sont inondables et « complètement infestées de terroristes. » « C’est une situation alarmante ! Si la région reste ainsi, l’insécurité alimentaire risque de s’aggraver », s’inquiète-t-il.
« Cette année, on n’arrive pas à cultiver »
Hier mercredi, 24 juillet 2024, « des assaillants ont sommé les habitants de quitter Gueledo, un hameau situé à 2 kilomètres de Mourdiah », indique un habitant. Le même jour, poursuit la même source, « le village de Nantiala, un peu plus loin, s’est également vidé de sa population ».
Leur mode opératoire, comme dans plusieurs localités du pays, reste des attaques, enlèvements de personnes, vols de bétail ou sommation de quitter les villages. « Mon petit frère a été enlevé par des assaillants pendant qu’il était dans notre champ familial. Jusqu’au moment où je vous parle, nous n’avons pas de ses nouvelles. Depuis ma naissance, on cultivait ce champ, c’est cette année qu’on n’arrive pas à cultiver », indique un habitant à Sahelien.com. Et de souligner que depuis plusieurs semaines, « c’est plus de 16 personnes qui ont été enlevées dans le cercle de Mourdiah. » Même si la peur s’installe au sein de la population, elle reconnait des actions de l’armée qui continue les opérations dans la zone.
Le 26 mai dernier, les Forces armées maliennes ont riposté à l’attaque contre leur poste de Mourdiah, dans la région de Nara, « en neutralisant un nombre important de terroristes. »