Avant les premières attaques des mouvements armés, début 2012, la
commune d’Aguelhok située dans l’Adrar des Ifoghas, à 80 km au sud de
Tessalit en région de Kidal, comptait environ 15 100 habitants.
Les traces des différents combats entre la rébellion et l’armée
malienne, ou entre les différents groupes armés sont encore visibles,
dans la ville qui compte aujourd’hui, 1500 habitants contre 2800,
selon Baba Alber, l’adjoint au maire.
La prolifération des armes et des restes explosifs de guerre
constituent, une menace pour la sécurité des populations.
« Aguelhok est beaucoup affectée par l’insécurité ces dernières
années. Depuis 2013, les villages sont visés par des roquettes, des
véhicules des particuliers ou militaires sautent sur des mines,
faisant des morts, ou des handicapés », poursuit M. Alber.
Il explique que l’environnement de la commune rurale ou des villages,
favorise le camouflage. « Il y a les montagnes, les collines,
beaucoup de buissons et d’arbres avec des accès difficiles, où les
poseurs de mines et les lanceurs de roquettes, peuvent s’approcher
pour balancer les explosifs. Les mines sont généralement posées par
des piétons et des motocyclistes », ajoute-il.
Ces engins explosifs affectent la liberté de mouvement et la reprise
économique. « Depuis la guerre, je suis resté ici, je ne me suis pas
déplacé. Je faisais la maçonnerie, mais vu qu’il n’y plus de
construction, je suis devenu boucher. Dans ce métier au moins, je peux
avoir de quoi acheter la nourriture pour ma famille. Avec cette crise, beaucoup de jeunes sont au chômage. Il n’y a plus personne dans la ville. Vous voyez vous-même, comment la ville est
vide », déplore Aly Maïga.
En juin 2014, un attentat-suicide a été perpétré contre le camp de la
MINUSMA, dans la localité.
La vie reprend peu à peu son cours, après la signature de l’accord de
paix entre le gouvernement et les groupes armés le 15 mai dernier.
Actuellement, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA)
et le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA) mènent des
patrouilles avec les casques bleus de la MINUSMA.
C’est à Aguelhok, que tout a commencé à la mi-janvier avec une série
d’exécutions sommaires perpétrées par les rebelles contre des soldats
maliens.
Un massacre suivi de l’occupation, des trois régions du nord du Mali,
par le MNLA et ses alliés, notamment le Mouvement pour l’unicité et
djihad en Afrique de l’ouest (Mujao).
Selon le service de lutte anti-mines des Nations unies au Mali, depuis
janvier 2012, 138 civils ont été victimes de restes explosifs de
guerre, dont plus de la moitié sont des enfants. Depuis 2013, 396
forces maliennes, troupes de maintien de la paix, troupes françaises,
civils et autres ont été tuées ou blessées par des engins explosifs
improvisés.