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Mali: après l’incendie, les déplacés en attente d’un nouveau site

Ce mardi 28 avril, aux environs de 13 h, un nuage de fumée s’élève dans le ciel à Faladiè, un quartier de Bamako. Difficile d’apercevoir la tour de l’Afrique, un monument emblématique de la capitale malienne sis dans ce même quartier pourtant haut de ses 46 mètres.

Un gigantesque incendie vient de se déclarer au marché à bétail à quelques mètres de là. Les animaux braillent et courent dans tous les sens. Les flammes, soutenues par ce vent chaud et sec qui souffle en ce début d’après-midi, se propagent rapidement. Alertés, les soldats du feu arrivent sur place et tentent de maîtriser rapidement l’incendie, mais le mal est fait.

Un dégât matériel énorme, plusieurs animaux brûlés vifs. Sur le site qui vient d’être balayé par les flammes, quelques milliers de personnes déplacées avaient trouvé refuge depuis plusieurs mois. Ils avaient fui le cycle infernal de violence qui sévit au centre du Mali.

A Bamako, ils vivent dans des habitations de fortune et parviennent à survivre grâce aux aides reçues de l’Etat, des ONG ou autres acteurs humanitaires. Les déplacés et marchands de bétails viennent d’assister impuissants à la destruction de leurs biens.

Selon Diakaridia Diallo, éleveur, « depuis le mois de janvier, après la fermeture d’un garage automobile sur le site, des gens en ont fait un dépotoir d’ordures. Nous nous sommes battus de toutes nos forces pour que cela cesse mais en vain. Personnellement, je suis allé à la police et à la mairie pour qu’une solution soit trouvée mais rien n’a été fait. Donc les gens ont continué à verser des ordures et d’autres ont mis du feu et c’est comme ça que l’incendie s’est déclenchée. Et ce n’est pas la première fois, tous les jours, il y en a qui mettent du feu aux ordures, mais c’est aujourd’hui que ça a complètement dégénéré » nous raconte-t-il.

Et d’ajouter: « nous avons tout perdu, il y a des gens parmi nous qui ne possèdent que les habits qu’ils portent. D’après ce que je sais, certains ont perdu plus de 40 têtes d’animaux dans l’incendie

« Nous nous sommes dépêchés ici pour appuyer gouvernement qui est aussi avec nous pour voir tout ce que nous pouvons faire humainement pour nos frères nos sœurs qui ont presque tout perdu. Fort heureusement, on nous dit qu’il n’y a pas de perte en vie humaine mais toutes les cases sont parties en fumée », indique Chiaka Bah, un agent du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) présent sur les lieux.

Selon l’annonce des autorités, des mesures seront prises pour transférer les déplacés vers un autre site.

Sory Kondo