La voie traversant le grand marché de la capitale malienne est transformée en dépotoir depuis quelques jours.
Commerçants et riverains y déversent leurs ordures envahissant ainsi une partie de la route menant au centre artisanal.
« Ça fait une semaine que les gens ont commencé à déverser les déchets ici. Ça augmente chaque jour. Les odeurs nous fatiguent, ce qui empêche nos clients de venir. On ne sait même pas par où passer », explique le commerçant Abdou Karim Djiré.
La circulation est devenue difficile sur cette voie. « Même quand tu prends un client tu as des difficultés à te rendre en ville. Franchement s’ils arrivent à dégager ce dépôt d’ordures ça nous rendrait service », souligne un chauffeur de taxi.
C’est la société marocaine Ozone, qui a en charge l’assainissement de la ville de Bamako. Approchés, les agents ont refusé de parler face à notre caméra, mais confirment qu’ils ne savent pas où amener ces ordures.
« C’est la population qui a jeté ces ordures ici parce qu’il n’y a pas de dépôt final. Même si nous ramassons tout ce tas, on ne sait où les déverser », indique un agent de collecte des déchets.
Qu’en est-il de la décharge finale de Noumoubougou ? « Ils ont interdit que nous y amenions les ordures », a-t-il poursuivi.
Et un autre chauffeur rencontré devant l’Assemblée nationale d’ajouter: « même ce matin, un policier m’a sifflé en allant à Koulouba. Mais j’ai refusé de m’arrêter, car je ne pouvais pas revenir avec les déchets ici ».
Pourtant dans une interview accordée à Sahelien.com en avril dernier, le maire du district de Bamako, Adama Sangaré, affirmait que des sites étaient en aménagement pour accueillir les ordures de Bamako. Nous avons joint M. Sangaré sans succès, pendant de la préparation ce sujet.
La mairie avait signé en septembre 2014, une convention avec la société Ozone pour une durée de 8 ans afin d’assainir Bamako.
Le coût de ce projet est estimé à 9 milliards F CFA par an, soit environ 72 milliards F CFA.