Le samedi 11 février, les localités de Kama et Sènèbamana dans le cercle de Macina ont assisté à une escalade de la violence entre les communautés Peule et Bamanan.
Le bilan donné par le ministère de la Sécurité aet de la Protection civile, ce lundi, fait état de 13 morts et de nombreuses cases incendiées. Le ministère ajoute que des renforts, dépêchés sur les lieux, « patrouillent dans la zone pour éviter toute reprise des violences ».
Joint par la rédaction, le directeur de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa), Diarran Koné, a confirmé qu’il y a des tensions entre les communautés et que des forces de stabilisation sont sur place.
Un habitant contacté par Sahelien.com indique que les cases brûlées appartiennent à des Peuls dans les localités de Diawaribougou, à 7 km de Ke-Macina,Toundewi, Niona, Tyaguel.
Selon l’observatoire peul, Kisal, tout est parti de l’assassinat par des hommes, dans la nuit du samedi 11 février, d’un boutiquier, Cheickna Traoré, appartenant à la communauté bamaman.
Les Peuls ont été soupçonnés d’être derrière cet acte. Une source locale explique qu’après le départ, le dimanche, des autorités venues de Ségou et de Ke-Macina, certains Dozos (chasseurs traditionnels) ont décidé d’attaquer les campements peuls en représailles.
« Ke-Macina fait frontière avec le cercle de Ténenkou, une zone qualifiée de rouge à cause des hommes armés qui y circulent à moto et dont on dit qu’ils sont affiliés à la Katiba Macina d’Ansardine (ex Front de libération) de Amadou Kouffa (prédicateur radical peul, ndlr) », explique Bréma Ely Dicko, socio-anthropologue, fin connaisseur de la région.
Dans cette partie, les Peuls sont accusés d’héberger les terroristes qui, depuis quelques mois, ont adopté une stratégie consistant à éliminer ceux qui font office d’informateur pour l’armée malienne.