Depuis quelques années, le leitmotiv des autorités reste « un examen sans fraude », une initiative qui nécessite parfois des décisions drastiques. Sous la transition actuelle, les fouilles corporelles ont été accentuées lors des examens pour prévenir les tricheries.
Dans les centres visités, ces fouilles sont effectuées par les forces de sécurité à l’entrée des établissements. L’objectif principal est d’assurer un environnement d’examen équitable et de maintenir l’intégrité du baccalauréat.
L’année dernière, la pratique a suscité de vives réactions notamment sur les réseaux sociaux où des élèves, surtout des filles, avaient critiqué l’attitude de certains agents.
Pour Yamoudou Keïta, parent d’élève, « ce n’est pas mauvais de procéder à des fouilles corporelles, il faut cultiver l’esprit du mérite dans nos écoles, mais les choses doivent se passer dans les règles de l’art, par exemple, que les femmes fouillent les filles et que les hommes fouillent les garçons. »
En réponse, le ministre de l’Éducation a récemment réaffirmé l’importance du respect de la dignité des candidats, promettant la prise des mesures pour encadrer les fouilles de manière plus respectueuse. Dans le cadre de la police de surveillance de l’examen, selon une note du ministère en date du 19 juin dernier, il est demandé de “procéder à une fouille minutieuse, tout en respectant la dignité de chaque candidat avant son accès au centre.
Parmi les consignes, il est aussi demandé “de faire déposer, à l’entrée du centre, tous les effets personnels (sacs à main, sacs à dos…) et tout autre objet non autorisé dans le centre” car leur présence à l’intérieur “est assimilable à de la fraude”.
Respect des consignes
Au centre Mamadou Sarr en commune 4 du district de Bamako, les consignes sont respectées depuis le début de l’examen ce lundi 24 juin, confie un agent de police : « même si nous devons être rigoureux dans cet exercice, cela ne veut pas dire que nous sommes méchants, nous faisons juste notre travail. »
Selon Awa, candidate pour la deuxième fois, « nous ne sommes pas aussi traumatisés cette année que l’année dernière. Même si c’est ma deuxième fois, les manières sont différentes. Ils sont moins agressifs aujourd’hui. »
À environ 600 km de la capitale, Saibou Sangaré, enseignant à Kayes, dans la première région administrative du Mali, indique qu’il n’a été, pour le moment, témoin “d’aucun incident”. “Les femmes fouillent les candidates et les hommes fouillent les candidats », a-t-il précisé.
Pour bien effectuer les fouilles corporelles, certaines personnes interrogées ont suggéré de continuer par former et sensibiliser les agents afin qu’ils agissent avec respect et professionnalisme. Il a été également proposé d’introduire davantage les nouvelles technologies comme les détecteurs de métaux pour faciliter la fouille.
Depuis le lundi 24 juin 2024, plus de 234.000 candidats répartis dans 506 centres prennent aux épreuves écrites du baccalauréat au Mali.
Chaka Keita