Les élèves des classes d’examen reprendront le chemin de l’école le 2 juin. Pour éviter la propagation de la maladie à coronavirus en milieu scolaire, le ministère de l’Education nationale annonce des mesures relatives à la réduction des effectifs dans les classes, le port obligatoire du masque et la disponibilité des kits d’hygiène des mains dans les établissements. Les promoteurs des écoles privées demandent de subventions pour pouvoir appliquer les mesures. La grève des enseignants menace aussi la décision de la réouverture.
Le 25 mars, le Mali a enregistré son tout premier cas de coronavirus. Quelques jours avant, le Conseil supérieur de la défense nationale avait décidé la fermeture des écoles à compter du jeudi 19 mars pour trois semaines. Ce délai sera prorogé le 8 avril à une date ultérieure. Le 9 mai, le Premier ministre, dans un discours, a annoncé que les écoles resteront fermées jusqu’au 2 juin. Juste après l’adresse du Dr Boubou Cissé, le ministère de l’Education nationale a confirmé dans un communiqué, la reprise des cours le mardi 2 juin.
A quelques jours de cette date, le Secrétaire général du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a dévoilé à Sahelien.com « les stratégies et les mesures qui seront mises en œuvre pour faire face à la pandémie de Covid-19 et assurer un enseignement de qualité aux élèves ». Selon Kinane Ag Gadeda, la réouverture ne concerne pas toutes les classes. « Ce sont les classes d’examen qui vont rouvrir le 2 juin. Les autres resteront fermées pour permettre de respecter la distanciation physique. Donc nous avons décidé que dans chaque classe nous aurons 25 élèves qui vont respecter les mesures barrières notamment le lavage des mains, le port du masque et l’utilisation du gel hydro alcoolique autant pour les élèves que pour les enseignants et le personnel administratif », a soutenu le Secrétaire général du ministère de l’Education nationale. Il a aussi affirmé que l’Etat mettra les masques et les kits d’hygiène des mains à la disposition de tous les établissements du pays.
Sur le contenu pédagogique, Kinane Ag Gadeda a révélé que plusieurs matières seront suspendues. Une stratégie qui va permettre la tenue des examens au mois d’août. « On va se focaliser sur les disciplines qui sont retenues aux examens de fin d’année. Ce qui nous permet d’augmenter le volume horaire par discipline et donner le maximum de leçon sur le programme officiel. Donc, de juin en juillet, nous pensons que ce qui nous reste du programme pourra être totalement épuisé et cela permettra aux enfants de faire face aux examens », a-t-il souligné.
« Sans les enseignants, ça va être compliqué »
Les enseignants étaient en grève plusieurs semaines avant la fermeture des classes. Le mouvement suspendu à cause de l’arrêt des cours par le gouvernent reprendra à la reprise selon les syndicats des enseignants. Même si le Secrétaire général du ministère de l’Education se dit confiant avec la reprise des négociations, il est conscient aussi que les stratégies envisagées pour sauver l’année risqueront de tomber à l’eau si les négociations n’aboutiront pas à un accord. « Tout cela peut se faire si les enseignants sont dans l’espace scolaire. Sans les enseignants ça va être compliqué », a craint Kinane Ag Gadeda.
L’espoir ne serait pas totalement perdu en cas d’échec des négociations. Le Secrétaire général du ministère compte sur les volontaires et les nouvelles recrues des collectivités. « Nous avons pensé à la situation dans laquelle nous n’aurons pas tous les enseignants. Pour le moment les négociations continuent et là nous allons également continuer comme avant la pandémie, à utiliser les enseignants dont nous disposons surtout que la fonction publique des collectivités vient de mettre les nouveaux enseignants recrutés à notre disposition et ces enseignants vont être repartis dans les écoles et comblés un peu le déficit que nous avons par-ci, par-là », a estimé Kinane Ag Gadeda.
Quid des écoles privées ?
Sans recette depuis la fermeture des classes, les promoteurs des écoles privées demandent un accompagnement financier pour la reprise des cours, le 2 juin. Ce fonds selon Magasiré Diakité, Secrétaire général de l’Association des écoles privées agrées du Mali, aidera les promoteurs à faire face aux charges supplémentaires dû à la limitation de 25 élèves par classe. « Si on s’en tient au ratio 25 élèves par classe, alors imaginez une classe qui à 60 élèves. Il va falloir diviser la même classe en trois. Donc le coût va être multiplié par trois. Là où le professeur peut prendre 60, il ne peut prendre que 25. Deux fois 25 et une fois 10 ça fait les 60 et ça va engendrer des coûts », a-t-il détaillé.
M.A. Diallo, Abdoulaye Gozane Diarra, Sory Kondo