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Mali : ce qu’il faut retenir de la visite du Secrétaire général des Nations Unies

A l’occasion de la journée internationale des casques bleus, Le Secrétaire général de l’ONU M. Antonio Guterres  a effectué une visite ‘‘dite’’ de solidarité de 48H au Mali. Une visite qui intervient à moins de deux mois de l’élection présidentielle prévue pour le 29 juillet.

Tout un symbole

En célébrant la journée internationale des casques bleus au camp de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à Bamako, M. Guterres a souhaité rendre hommage à tous les soldats de la paix dans le monde.

« Chers Casques bleus, je suis fier d’être votre collègue. Aujourd’hui, au Mali, en Centrafrique, en République démocratique du Congo, au Sud du Soudan, nous avons quatre opérations de maintien de la paix qui ne correspondent plus comme maintien de la paix ndlr »  et d’ajouter « Aujourd’hui, dans ces quatre pays notamment au Mali, vous travaillez dans un cadre où la paix n’est pas assurée. Vous travaillez dans un cadre où il y a des terroristes, vous travaillez dans un cadre où il y a des trafics de drogue, des trafics humaine, le secrétaire général de l’ONU se dit conscient des dangers et tous les efforts consentis par la force onusienne au Mali et partout ailleurs.

« Nous sommes conscients qu’il nous faut travailler pour changer cet état des choses. Nous sommes en train de développer, comme on l’a déjà évoqué, l’action pour le maintien de la paix, pour améliorer nos procédures intérieures, pour mieux appuyer les Casques bleus dans tous les domaines…», a-t-il indiqué.

Le déplacement au centre du pays

Au second jour de sa visite au Mali M. Antonio Guterres s’est rendu à Mopti au centre du Mali. Après avoir rappelé qu’il est venu au Mali à l’occasion de la Journée internationale des Casques bleus, le 29 mai, « avec les hommes et femmes courageux qui servent dans notre mission au Mali ».

La situation humanitaire

Pour le chef des Nations Unies, la situation humanitaire est très compliquée par les questions de sécurité. « Seulement 19% des besoins de financement pour l’aide humanitaire sont couverts à ce jour » a-t-il déploré, lançant un appel à une mobilisation plus forte en ce sens.

Soutien au G5 Sahel 

A Mopti Antonio Guterres a rendu visite à la force conjointe du G5 Sahel, une organisation sous-régionale qui regroupe 5 pays du sahel d’où le nom G5 Sahel. Ce sont le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Tchad.

« Je tiens à féliciter les soldats du G5 Sahel pour la façon dont ils sont déterminés à construire ce projet et à protéger les populations civiles de la région, en même temps qu’ils assurent la sécurité de toute la communauté internationale face au terrorisme et à la criminalité organisée… », a-t-il déclaré.

Le chef de l’ONU aussi affirmé tout son soutien et celui de Minusma à cette force sous régional « Nous ferons un plaidoyer très fort pour que le G5 Sahel puisse disposer des ressources financières et matérielles nécessaires à son efficacité » a-t-il ajouté.

A propos des élections présidentielles

À la conférence de presse de clôture de la visite du secrétaire général de l’ONU à Bamako M. Guterres a réaffirmé la disponibilité de l’ONU à appuyer le Mali pour organiser les élections présidentielles prévues en juillet.

Toute fois l’ONU ne jouera pas un rôle ‘‘arbitre’’ comme l’avait souhaité l’opposition en demandant à l’organisation mondiale d’accréditer le scrutin « C’est au Conseil de sécurité de prendre cette décision et il faut pour ce faire des circonstances particulières » et d’ajouter « C’est aux acteurs maliens de créer un cadre de dialogue pour que cette élection soit vue comme un moment important, une chose normale et qu’ils en acceptent l’issue quelle qu’elle soit ».

Quelques 12 500 casques bleus, militaires et policiers Minusma sont déployés sur le terrain. Ils mènent depuis 2013, la plus périlleuse mission de maintien de la paix en cours d’exécution. Plus de 160 casques bleus y ont perdu la vie, dont 104 dans des attaques, soit plus de la moitié des soldats de l’ONU tués sur cette période dans le monde.

Sory Kondo