Après la libération, lundi 26 juin, de l’otage suédois Johan Gustafsson, au moins six Maliens demeurent encore en captivité dans le centre du pays. Leur sort demeure préoccupant.
Cinq ans de captivité. C’est ce qu’a enduré Johan Gustafsson avant d’être remis en liberté ce lundi 26 juin. Les autorités suédoises n’ont laissé filtrer aucune information sur les conditions de sa libération se contentant d’évoquer une « coopération entre le ministère des affaires étrangères et des autorités étrangères. »
Cependant, un mystère total entoure le sort des autres otages encore détenus par les groupes terroristes au Mali. Parmi eux, des Maliens dont les autorités n’ont à ce jour aucune nouvelle depuis leurs enlèvements dans le centre du Mali.
Le dernier à être enlevé est Amadou N’djoum, fonctionnaire de l’Etat et père de quatre enfants, capturé fin avril près de Youwarou, dans la région de Mopti. Au moment de son enlèvement, il était en mission dans cette zone où la faible présence de l’Etat a facilité les mouvements des groupes terroristes jusque dans certaines principales villes.
Après quelques semaines de captivité, il est apparu dans une vidéo, agenouillé. Ses ravisseurs lourdement armés se tiennent gaillardement derrière lui. Il assure, en trois langues différentes, qu’il « mange bien », « dort bien ». « La seule chose » qui lui manque serait « d’être remis en liberté ».
Cinq militaires encore en captivité
Angoissés, des membres de sa famille ont tenté de rentrer en contact avec ses ravisseurs. Début juin, l’un des assaillants a même contacté la famille de M. N’djoum pour la rassurer de ses conditions de détention et qu’il sera bientôt libre, racontent ses proches. « Dès qu’il aura fini d’étudier », aurait-il affirmé au téléphone, sans plus de précision. Depuis, aucune nouvelle de cet agent de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) décrit comme « calme et rompu à la tâche. » Et la procédure judiciaire entamée traine encore.
En plus de lui, cinq autres militaires maliens demeurent en détention, capturés depuis juillet 2016 lors d’une attaque contre le camp de l’armée à Nampala, dans le centre du pays. Un communiqué officiel du gouvernement avait annoncé la mort de 17 militaires. Mais les autorités avaient d’abord nié l’enlèvement des cinq soldats avant d’évoquer leur « disparition » après la diffusion d’une vidéo, en août 2016, par le groupe terroriste Ançardine. Les cinq hommes y apparaissent en treillis militaires, agenouillés devant le drapeau noir du groupe terroriste. Ils déclinent, chacun, leur identité, grade et numéro matricule.
Aujourd’hui encore, ils demeurent en captivité, aux mains des hommes d’Iyad Ag Ghaly. De sources sécuritaires maliennes, l’armée espérait les récupérer après maintes opérations antiterroristes dans cette zone. Des tentatives vouées à l’échec pour le moment.
Aboubacar Dicko