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Mali/Grève des banques: «ce n’est pas le moment», selon les clients

Le Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers, microfinances et commerces du Mali (Synabef) dénonce « la mutation illégale » d’une syndicaliste qui était en pleine campagne de renouvellement de son comité syndical en septembre 2018. Mais les collègues de la « victime » se désolidarisent de ce mouvement de grève de 72 heures.     

Ce mercredi 22 juillet, premier jour de grève du syndicat des banques, c’est la colère et l’incompréhension chez les clients. Cet arrêt de travail intervient à quelques jours de la fête de Tabaski prévue le 31 juillet. « J’étais venu faire une opération mais, à ma grande surprise, je suis venu trouver qu’ils sont en grève. A quelques jours de la fête, ce n’est pas facile », indique un client. « Ce n’est pas le moment » ajoute un autre. « J’étais venu pour régler un problème au niveau de mon compte, mais malheureusement, je trouve que la banque est en grève. C’est bientôt la fête et les gens ont besoin d’argent. Aussi, vu la crise que nous traversons actuellement, en réalité, ce n’est pas le moment », dit-il.

L’objectif de cette grève, selon Hamadoun Bah, secrétaire général du Synabef, « c’est une réparation d’une injustice qu’une de nos camarades a subie. Elle était à un niveau de responsabilité à la Banque de développement du Mali (BDM-SA). A cause de son engagement syndical, elle a été mutée injustement et on l’a dégradé à Kabala. Depuis 2018, nous avons demandé à ce que la réparation soit faite. A ce jour, ça n’a pas été fait. Finalement, on a déposé un préavis de grève. »

Au moment où tout le secteur est mobilisé pour que Fatoumata Sangho puisse être mise « dans ses droits », ses collègues de la BDM-SA s’opposent et se désolidarisent du préavis de grève. Au cours d’une Assemblée générale le lundi 29 juin, la majorité des 500 travailleurs de la BDM a voté pour la non-participation de leur banque à la grève du 22 au 24 juillet. Aujourd’hui, tous les agents de ladite banque sont sur place et travaillent normalement. «Il n’y pas d’entrave à la liberté syndicale. Nous pensons que le problème doit être géré à l’interne ici », estime Papa Sadio Traoré, secrétaire général du comité syndical de la BDM-SA.

Un accord trouvé

Le Synabef entend poursuivre immédiatement une semaine de grève si la seule doléance n’est pas satisfaite durant ces trois jours de débrayage. Mais ce mercredi après-midi, un protocole d’accord a été signé entre le Conseil national du patronat et le Synabef. Selon le document, « les parties signataires conviennent que Mme Keita Fatoumata Sangho sera réaffectée au siège de la BDM-SA avant le 30 septembre 2020.»

M A. Diallo, Sory Kondo