Dans son discours d’ouverture à la Conférence d’entente nationale, qui se tiendra du 27 mars au 2 avril, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a déploré l’absence des parties signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. « Je faillirais à mon devoir, si je ne déplorais pas, ici, certaines absences et le discours qui les justifie », a dit le président, qui affiche son incompréhension face aux raisons évoquées par les groupes armés signataires qui ont renoncé à prendre part à ce dialogue inter-malien.
Après un premier communiqué conjoint avec la Plateforme (qui s’est fissuré, le MAA pro-gouvernemental a décidé de prendre part à la Conférence), le vendredi 24 mars, la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA) a rendu public un autre communiqué, hier dimanche 26 mars, dans lequel elle déclare qu’elle ne prendra pas part à la Conférence d’entente nationale « dans le format actuel. »
L’opposition politique, réticente dès le départ, a elle aussi décidé de ne pas y participer. Le président Ibrahim Boubacar Keïta, a trouvé une formule imagée pour arrondir les angles en déclarant que la Conférence d’entente nationale « est un train qui démarre, ceux qui ne l’auront pas pris pourraient le rattraper à un autre gare. L’essentiel est qu’à l’arrivé, toute la famille soit réunie ». Il a ajouté que la Conférence « scellera l’unité nationale, l’intégrité territoriale », car « nous voulons un Mali vrai, sur des bases solides ».
Pendant une semaine, cet évènement réunira toutes les composantes de la nation, les représentants des régions, les partenaires. Le président de la Conférence d’entente nationale, Pr Baba Akhib Haïdara, a déclaré que la « mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation repose sur la recherche constante du consensus entre les parties concernées ». Il a précisé que, contrairement à ce qui était prévu, une charte ne sera pas approuvée à l’issue de la conférence. Elle produira les éléments, les observations qui serviront de base pour la charte qui, a-t-il ajouté, « sera élaborée de façon consensuelle ».
« L’élaboration de la charte se fera dans un cadre que les autorités fixeront », a dit M. Baba Akhib Haïdara qui a appelé les participants à ce rendez-vous national à « transcender (leurs) peurs, (leurs) ressentiments pour s’entendre, se comprendre » pour « mettre fin à ces crises infernales et réussir le renouveau. », pour aller vers « un avenir autre que celui dessiné par les conflits. »
Depuis 2012, le Mali traverse une crise politico-sécuritaire et humanitaire dont il est en train de relever la pente. Après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation sous l’égide la médiation internationale dirigée par l’Algérie, qui était représentée à la cérémonie d’ouverture de la Conférence par son ambassadeur. La Conférence d’entente est une étape prévue dans l’article de l’Accord pour «permettre un débat approfondi entre toutes les composantes de la Nation malienne sur les causes profondes du conflit au Nord du Mali »
Boubacar Sangaré