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Mali: La confiance renaît entre les commerçants arabes et la population à Tombouctou

Trois ans après le retour de l’armée malienne et des forces internationales au nord du Mali, les activités économiques reprennent progressivement dans la ville de Tombouctou.

Les boutiques sont rouvertes et les commerçants arabes principaux détenteurs du marché des produits étrangers commencent à revenir.

Après s’être réfugié au Niger, le commerçant Omar Sidi Mohamed est de retour à Tombouctou, sa ville natale. Dans sa boutique, on y trouve de la farine, de l’huile provenant de l’Algérie, des couvertures et des articles en verre importés de la Mauritanie.

Durant son exil, sa « boutique a été saccagée », mais Sidi affirme qu’il n’a aucun problème actuellement avec ses voisins, ni ses anciens clients. Tout se passe bien indique-t-il.

Certains de ces commerçants ont été accusés de s’être alliés aux groupes armés, pendant l’occupation terroriste.

Pour Alphadi Boubacar Cissé, un habitant de Tombouctou, il y a aujourd’hui, la fraternité, l’entente, entre la population et les commerçants qui sont revenus. « Ceux qui sont là ne se sont pas mêlés de cette rébellion, je ne leur reproche rien », affirme-t-il.

Les affaires ne marchent certes pas comme avant 2012, mais l’espoir est là. La confiance renaît peu à peu entre les différentes communautés.

« D’après ce que je vois, il n’y a pas de discrimination. Les gens se comprennent, et j’espère que ça va aller avec les dialogues inter communautaires et les conférences », souligne Cheick Omar Mohamed un autre commerçant revenu, il y a trois mois.

Pour relancer l’économie régionale, l’économiste Adama Boubèye Maïga appelle les autorités à jouer leur rôle tout en associant les jeunes.

« Il faut que l’État améliore les infrastructures pour faciliter le commerce, il faut créer les entreprises et mettre en valeur les ressources dont nous disposons » . Selon M. Maïga, ce qui est arrivé est en partie lié au chômage.

La ville de Tombouctou comptait environ 45 000 habitants avant la crise, mais elle a vu plus d’un quart de sa population fuir les hostilités. Ce qui a porté un coup dur à l’économie de cette région, fortement touristique.