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Mali: la plus grande centrale syndicale annonce une grève de 72 heures

L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a déposé, hier lundi 2 novembre, un préavis de grève de trois jours à partir du 18 novembre prochain. La centrale syndicale qui observait une trêve depuis le début de la maladie à coronavirus exige l’égalité des chances et de rémunération pour les fonctionnaires de la même catégorie, l’intégration des enseignants communautaires dans la fonction publique. Elle déplore aussi la gestion de la transition.

Lors d’un point de presse ce mardi, le secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali, Yacouba Katilé, est revenu sur leurs revendications. L’union revendique le même salaire pour les fonctions qui ont le même. « Notre exigence comme partout dans le monde, est d’établir l’égalité des chances et de rémunération à travail de valeur égale à travers des grilles uniques par catégorie : armée, police, gendarmerie, juges, chercheurs et professeurs, admirateurs civils, ingénieurs, chacun se trouve dans une catégorie et ne doit pas gagner plus que ses semblables. C’est aussi une question de justice sociale. Oui c’est cela, où nul ne peut sortir du Statut général et revendiquer ses acquis, où la justice sociale, l’égalité des chances et de rémunération, la non-discrimination sont de vains mots en République du Mali ? », s’est-il interrogé, Yacouba Katilé, secrétaire général de l’UNTM.

L’autre doléance de la première et la plus grande centrale syndicale du Mali est l’intégration de tous les enseignants des écoles communautaires dans la fonction publique. Cette revendication figure dans les cahiers de doléance de la centrale depuis 2010. Ce point avait fait l’objet d’un accord en 2019, mais l’application est toujours attendue. « Comment comprendre que plus de 16 mille enseignants se trouvant dans 4383 écoles communautaires ne sont pas encore intégrés et bénéficient que 25 000 FCFA de subvention de l’Etat qui sait que les collectivités n’arrivent plus à s’occuper des écoles communautaires, des centres de santé. Nous demandons comme dans un certain nombre de pays de la sous-région que l’éducation dans son ensemble, la santé restent dans les prérogatives de l’Etat », a souligné M. Katilé.

A propos de la transition

L’Union nationale des travailleurs du Mali n’est pas aussi contente de la gestion de la transition. Pour son secrétaire général, « la transition a échappé aux forces vives et laborieuses du pays ». « Le Président de la transition, le Premier ministre et le gouvernement sont installés sans que la société civile, l’UNTM et ses démembrements aient leur mot à placer », a regretté le secrétaire général de l’UNTM. La centrale syndicale exige cependant, des sièges au Conseil national de la transition qui jouera le rôle de l’Assemblée nationale. « Nous revendiquons la présence des 13 secteurs de production à la base de notre centrale dans les assises du Conseil national de la transition. Qu’importe le nombre de politiciens, de militaires, nous saurons rectifier toutes les embûches semées par les uns et les autres », souligne-t-il.

Avant la grève de l’UNTM, la synergie des syndicats des surveillants de prisons sera en arrêt de travail. Leur grève de quatre jours commence le 17 novembre. Ils réclament l’application stricte de la loi portant statut des fonctionnaires du cadre de la surveillance des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée

Ces différentes grèves sont une épine dans le pieds des autorités de la transition qui, en plus de la situation sécuritaire et les préparatifs des élections à venir, sont désormais obligées de satisfaire la demande sociale.

M. A. Diallo, Mody Kamissoko