Condamné fin juillet pour « incitation à la désobéissance des troupes », le polémiste Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, vient d’être relaxé. Clap de fin pour un feuilleton judiciaire qui suscitait beaucoup de passions au sein de l’opinion publique nationale où ses « fans » dénonçaient une tentative de musèlement.
Clap de fin pour le procès du polémiste Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath. La Cour d’appel de Bamako a décidé, ce lundi 27 novembre, de relaxer le polémiste qui avait été condamné par le tribunal de la commune IV à un an de prison et une amende de 100 000 francs, fin juillet, pour « incitations à la désobéissance des troupes ». Le procureur n’avait pas émis de mandat d’arrêt, ses avocats ayant fait appel. « C’était tout sauf du droit. C’est une condamnation politique. Le peuple a compris que ce n’était pas un jugement rendu par la justice, mais un service rendu au profit de quelqu’un », avait alors réagi le chroniqueur.
Ce lundi matin, un millier de fans du chroniquer radio se sont mobilisés pour le soutenir et demander sa libération. Parmi les manifestants, figuraient des hommes politiques comme le député, Oumar Mariko, leader du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI), Mahamadou Hawa Gassama, député élu à Yélimané, et Nouhoum Togo, conseiller à la communication du chef de file de l’opposition.
A l’entame du procès, confie une source proche de la Cour, le ministère public a décidé d’abandonner les charges. « Il a été purement et simplement relaxé », précise Me Siriki Zana Koné, l’un des avocats de ce tribun devenu un phénomène dans le microcosme de la société civile malienne. « Le tribunal a annulé le procès, parce que le dossier était vide. Il n’y avait pas d’éléments concrets », ajoute Me Koné.
Le 15 août 2016, il avait été interpellé sur ordre du procureur près la Cour d’appel de Bamako, Mamadou Lamine Coulibaly, pour « outrages envers les dépositaires de l’autorité publique », alors qu’il avait donné rendez-vous à ses auditeurs, ce même jour, pour faire des révélations sur Tiéman Hubert Coulibaly, à l’époque ministre de la Défense. Sa comparution donna lieu à des scènes de guérilla urbaine. Les affrontements entre policiers et manifestants exigeant sa libération firent un mort et plusieurs blessés.
Depuis, les avocats et les proches du chroniqueur ne cessent de dénoncer une tentative de musèlement. C’est donc sans surprise pour ces derniers qu’intervient ce verdict qui met ainsi fin à un feuilleton judiciaire qui, aux yeux de beaucoup dans l’opinion publique nationale, risquait de s’achever dans le discrédit pour la justice malienne.
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