Depuis plusieurs mois, un blocus imposé par des groupes armés terroristes à Léré, dans la région de Tombouctou, a plongé les habitants dans une pénurie de biens essentiels.
Selon un habitant contacté par Sahelien.com, « la fermeture de l’accès à Fassalé », une commune du sud-est de la Mauritanie, à la frontière avec le Mali, a « aggravé la crise ».
Fassalé est en effet un axe essentiel pour l’approvisionnement en biens de première nécessité. « Mais, avec le blocus, les transporteurs ont dévié leurs trajets, évitant Léré pour passer par d’autres villes comme Niono, Macina, Youwarou, voire Tombouctou. C’est cela qui nous a asphyxie », a-t-il souligné.
Dans un message publié, le 24 février dernier sur Facebook, une ressortissante de la région lançait un cri de détresse à l’endroit des autorités pour qu’elles viennent en aide à Léré, « sous blocus depuis quelques mois ».
Dans le post, elle affirme que tout a basculé le 23 novembre 2024, lorsque « le pont de Dabi, seul lien entre Niafunké et Léré », a été détruit. Puis, « le 29 novembre, tout véhicule venant de Niono a été interdit d’accès à la ville, coupant définitivement Léré du monde extérieur. C’est le début du blocus ».
Hausse des prix des denrées alimentaires
Cette situation a entraîné l’augmentation des prix des produits de première nécessité. D’après les informations recueillies, « le litre d’huile qui était à 1000 francs CFA a plus que doublé. »
Quant au kilo de riz, « il est à 750 francs CFA, mais introuvable ». Le sac de farine coûtait entre 5500 et 6000 F. Mais aujourd’hui, il est cédé entre 17500 et 20.000 FCFA.
« Depuis 2012, nous n’avons jamais galéré comme ces trois derniers mois : décembre, janvier, et février », indique l’un de nos interlocuteurs.
Et d’ajouter : « au début du blocus, on avait espoir que la situation allait vite s’améliorer, mais ce n’était pas le cas, jusqu’à ce que les populations de Dianké se déplacent ainsi que les villages voisins. »
Pour ce qui concerne les activités économiques, « rien ne marche actuellement parce que pour pouvoir vendre, il faut avoir de quoi acheter. Les boutiques sont vides, il n’y a plus de foire », poursuit un autre habitant.
« Pas d’activité, pas d’argent, pas de nourriture. Même quand on t’envoie de l’argent par mobile money, c’est tout un problème. Au-delà de 10.000 francs, c’est impossible de faire le retrait, souligne un autre.
Il y a quelques jours, à l’approche du ramadan, « le préfet avait suggéré à la population de faire leurs commandes à Niafunké, une fois qu’il y aura une mission afin d’acheminer les marchandises », indique une source locale.
Dans un audio largement diffusé sur les réseaux sociaux, un homme s’identifiant comme membre du JNIM, annonce la suspension, à compter du lundi 03 mars 2025, du blocus imposé depuis quelques mois sur la ville de Léré et ses environs, et invite les populations à vaquer à leurs activités respectives.