Au Mali, l’Accord pour la paix et la réconciliation reste un sujet de débat, et sa mise en œuvre préoccupe jusqu’au sein de la Communauté internationale, qui en est pourtant garante. Les populations, surtout les jeunes, ne sont pas suffisamment imprégnées du contenu du document. Les blogueurs veulent diffuser son contenu sur les réseaux sociaux.
La Communauté des blogueurs du Mali (Doniblog) a lancé le projet « AccordDoni », le mardi 4 juillet 2017. Son président, Abdoulaye Guindo, la trentaine, a expliqué que le projet s’étendra sur six mois et coûtera 1 350 000 francs CFA.
Et si on parlait de La promotion de l’accord pour la paix et la réconciliation sur les reseaux sociaux https://t.co/Uj0x5y2eLN#AccordDoni pic.twitter.com/Otzi4Ldhey
— Ivo Dicarlo (@amkulel) 4 juillet 2017
L’objectif du projet : diffuser et faire la promotion de l’Accord pour la paix et la réconciliation sur les réseaux sociaux, où est présente la couche la plus importante à savoir les jeunes dont l’immense majorité, selon le constat le plus répandu, ignore le contenu de ce texte qui va déterminer le futur du Mali. Pendant six mois, les blogueurs publieront une disposition de l’Accord sur les réseaux sociaux, produiront des vidéos, billets…
« Si aujourd’hui il y a des blocages dans la mise en œuvre de l’Accord, c’est parce que les gens ne savent pas ce qui est dans l’Accord », explique Seybou Keïta, secrétaire général d’Appel-Mali, une association regroupant les professionnels de la presse en ligne qui accompagnera la communauté tout au long de l’exécution du projet.
Il a salué le projet et a accompli la tâche à lui confiée de faire un bref exposé sur le contenu de l’Accord à la trentaine de blogueurs présents à cette cérémonie de lancement. Il faut relever que le projet de vulgarisation de l’Accord est appuyé par diverses ONG dont Jeunesse pouvoir d’Agir (JPA), principal partenaire, et concerne Bamako, Kayes, Tombouctou, Gao et Kidal, selon son coordinateur, Hafizou Boncana Touré. Depuis un an, ce projet organise des activités de renforcement des capacités et des foras à l’endroit des jeunes avec l’appui financier de l’Union européenne.
L’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, a été signé en mai-juin 2015. Deux ans après sa signature, la paix n’avance pas. Pourtant, l’Accord est au cœur des préoccupations des populations qui ont besoin d’en savoir davantage sur son contenu.
Boubacar Sangaré