Une causerie débat en vidéoconférence sur le thème « l’arbre, une ressource à préserver » organisée par Mali-Folkecenter Nyetaa, une ONG qui milite pour la préservation de l’environnement au Mali. Elle rentre dans le cadre de la journée mondiale de la lutte contre la désertification qui marque la fin de la quinzaine de l’environnement, célébrée le 17 juin de chaque année.
Avec comme slogan au niveau international « Aliments. Fourrage. Fibres. », l’édition 2020 de cette journée vise à sensibiliser les populations sur la manière de réduire leur empreinte écologique. Et c’est dans ce contexte que les acteurs du secteur au Mali ont voulu adapter le thème global à la réalité malienne, qui s’explique par l’exploitation grandissante des forêts dans le pays, qui se chiffrent à 112 forêts classées.
Selon la politique forestière nationale de 2017, chaque année, ce sont environ 500 000 hectares de forêt qui disparaissent au Mali. Et pourtant, 70% des populations tirent ses sources de revenus en exploitant les forêts. Les vertus de la forêt sont multiformes, tant au niveau de la pharmacopée qu’au niveau de l’énergie, ses bienfaits sont vitaux pour l’homme. « Aujourd’hui, la société malienne doit sa résilience aux crises qu’on est en train de vivre parce qu’il y a les formations forestières qui empêchent notre système de production et de consommation d’être sous une économie ouverte » précise Cheick Oumar Traore, chef de l’unité de gestion du système de l’information forestière au Mali.
Feux de brousse et coupes abusives
Ce cadre d’échange autour de la question forestière a regroupé une quarantaine de participants qui a débattu du rôle de l’arbre et des forêts en général, des normes d’exploitation des forêts, ou encore des difficultés d’accès à l’information concernant les statistiques nationales des forêts. Selon Dr Souleymane Diallo, professeur à l’Institut polytechnique rural, « il faut que les acteurs de gestion des ressources forestières connaissent les règles de gestion relative aux forêts pour pouvoir les appliquer. » Et de poursuivre que la véritable menace qui pèse sur les forêts au Mali, c’est les feux de brousse.« Les forêts se dégradent à un rythme accéléré, il faut qu’on puisse donc restaurer les formations forestières», a-t-il recommandé.
Les coupes abusives de bois ont été au centre des préoccupations durant cette rencontre virtuelle sur les forêts. Les jeunes ont, quant à eux, appelé les acteurs de cette initiative à mettre au cœur des actions, la jeunesse, sur la protection de l’environnement afin de leur permettre d’exprimer leur citoyenneté environnementale.
Des interpellations ont été formulées à l’endroit des décideurs publics à plus d’engagement et à une conjugaison des efforts en vue de la préservation des ressources forestière dans la durée, car dit-on « les forêts sont des mines d’or, si on les gère de manière durable ».
Sory Ibrahim Maïga