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Mali: libération du camp I de Kidal, la CMA exprime son inquiétude

Les responsables de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ont  fait une sortie médiatique, ce lundi 29 mai, pour évoquer l’accord pour paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et situer les responsabilités par rapport aux points de blocage.

Cette sortie intervient six jours après la lettre adressée par Ahmed Boutache,  président du Comité de suivi de l’accord, à la CMA qu’il accuse d’être à l’origine des blocages dans l’application de l’accord de paix.  M. Boutache a notamment demandé aux ex-rebelles de libérer sans délai le camp I de Kidal qui doit servir de base aux soldats du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC).

Selon Almou Ag Mohamed de la CMA,  « des discussions étaient en cours et un compromis était en passe d’être trouvé au moment où cette fameuse lettre de M. Boutache est tombée ». Ce camp, poursuit-il, est situé à une entrée stratégique de la ville de Kidal et si la CMA doit le libérer, il faut qu’elle s’assure que cette position soit bien sécurisée, car n’importe quel type de menace peut atteindre la ville à partir de cet accès.

« Nous avons vu ce qui s’est passé à Gao et nous ne souhaitons pas que ça se répète à Kidal. Notre inquiétude pour l’instant se situe entre le moment de libération et la mise en place du MOC. Nous savons que si la CMA libère le camp tout de suite, le MOC ne se mettra pas en place automatiquement », a souligné M. Almou.

Un processus lent

Deux ans après la signature de l’accord pour la paix, la Coordination estime que le processus avance timidement. « On a réussi à mettre en place les autorités intérimaires. On a réussi à aller vers un début de normalisation en terme de patrouilles mixtes. Au camp de Gao, les FAMa, la CMA, la Plateforme vivent en parfaite symbiose, il n’y a plus de différence. Dans les prochains jours, on va mettre en place le MOC de Kidal, de Tombouctou, etc. Le DDR est en train de fonctionner tout timidement. Nous pensons qu’il faut une volonté politique forte de la partie gouvernementale pour que cet accord puisse évoluer plus rapidement », a déclaré Ilad Ag Mohamed, porte-parole de la CMA.

Pour ce qui concerne la mise en place des autorités intérimaires, il ajoute qu’il n’y a pas de blocage. « On leur a demandé d’élaborer leur plan d’actions pour qu’elles soient opérationnelles. On est à ce niveau donc ce n’est pas très compliqué ».

La CMA dit attendre l’application de l’article 63 de l’Accord. Il s’agit de la désignation d’un observateur indépendant chargé d’évaluer l’état de mise en œuvre de l’Accord.

« Les termes de référence sont élaborés. On a une idée du profil de celui qui sera  observateur indépendant pour que désormais, on nous dise qui est fautif par rapport à la mise en œuvre de l’accord, qui est en train d’entraver véritablement sa mise en œuvre et quel moyen mettre en place pour que cette partie arrête de bloquer l’accord. On attend beaucoup cette disposition », a expliqué M. Ilad.

Augustin K. Fodou

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