Depuis quelques années à Mopti, les mototaxis ont détrôné les taxis jaunes, qui se font de plus en plus rares et ont revu à la hausse leurs tarifs. Face à l’explosion des mototaxis, des conducteurs de taxis se tournent vers d’autres activités. La concurrence est on ne peut plus rude.
Ils sont presque partout dans la ville de Mopti et ont les faveurs des populations. Les tricycles font désormais partie du paysage et sont en train de vivre leur période de gloire. Dans le centre-ville de Mopti, où ils sont stationnés, Ahmadou doit se rendre dans le quartier de Médina-Coura. Il confie d’emblée qu’il ira en mototaxi. «C’est moins cher, je ne paierai que 100 francs. Cela vaut mieux que de prendre un taxi à 1000 francs », dit-il tout essayant de monter dans le mototaxi où viennent de prendre place des femmes qui rentrent probablement du marché. Amadou conduit une mototaxi depuis 2011, après avoir après avoir arrêté de fournir la main-d’œuvre à bas prix sur les chantiers de construction auprès des maçons.
Chaque jour, il doit verser une recette de 7 500 francs CFA, comme d’autres chauffeurs, au propriétaire de la mototaxi qui le paie à environ 30 000 francs par mois. « C’est mieux que la main-d’œuvre qui ne me faisait gagner que 1000 francs par jour. La recette était 10 000 francs mais avec la crise, le patron l’a réduit », explique celui qui vient de Bandiagara et travaille avec un autre jeune chauffeur qui le remplace pendant ses moments de repos et qu’il paie à la fin de la journée. Il y aurait environ 40 tricycles en circulation dans la ville.
Les tricycles ont cassé le prix du transport pour le rendre abordable pour les usagers. Ce qui fait qu’ils ont aujourd’hui détrôné les taxis jaunes, qui dominaient le secteur du transport. Avant, explique Issouf Djiguiba, chauffeur de taxi depuis 2007, il était possible de trouver un taxi partout dans la ville de Mopti, qui pouvait prendre trois personnes. Le prix du transport était de 150 francs comme presque pour les bus sotrama à Bamako. «Aujourd’hui, nous ne sommes que des ambulances. On ne nous fait appel que pour transporter une femme sur le point d’accoucher, des malades », peste Mamadou Kassambara, qui ne souhaite qu’une seule chose : quitter ce métier ! Pour faire quoi ? Il ne sait pas.
Les tricycles ont tout bouleversé, depuis leur irruption en 2011, au détriment des taxis qui ont aussi changé les tarifs. Ainsi, les prix à l’intérieur de la ville varient entre 1 000 francs et 3 000 francs CFA. Assis sous le hangar qui sert de place de pour leur syndicat, ces chauffeurs confie leur mal-être dans une ville où la vie devient de plus en plus dure. « Nous ne vivons que par la grâce de Dieu. Nous pouvons passer la journée assis là, sans rien trouver, pas même un seul client », se lamente un autre chauffeur, qui ajoute que beaucoup de ses collègues ont quitté cette profession pour se tourner vers d’autres activités. Mais, conclut M. Kassambara, « les gens ont regretté, parce qu’aujourd’hui il est difficile de trouver un taxi à Mopti. »
Boubacar Sangaré – à Mopti
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