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Mali : Passeur, un métier en vogue à la frontière ivoirienne

A Zégoua (région de Sikasso), dernière localité malienne située à la frontière ivoirienne, les passeurs se bousculent à chaque arrivée de cars en partance pour la Côte d’Ivoire.

Avec leurs motos, ils font passer les voyageurs qui n’ont pas de carnet de vaccination ou autres documents de voyage.

Cela avec la complicité des chauffeurs et convoyeurs qui ne veulent pas perdre de temps ou abandonner des passagers.

Les voyageurs qui ne sont pas en règle descendent avant les postes de contrôle de police, pour traverser la brousse sur deux kilomètres avec l’aide des passeurs.

Ils attendent les autres passagers de l’autre côté de la frontière, précisément à Pogo pour ensuite continuer le voyage.

Originaire de Sikasso, Adama Traoré, passeur de 27 ans, fait ce travail depuis 2010.
«J’ai une maitrise en droit et comme je ne parvenais pas à avoir un emploi, j’ai décidé de venir travailler ici, pour ne pas dépendre de mes parents qui ont pris de l’âge », indique-t-il.

Oumar Maïga, un autre passeur, vient de la région de Gao. Suite à l’occupation des régions nord du Mali en 2012 par les groupes armés terroristes, Oumar et les siens ont fui pour trouver refuge, dans un premier temps à Bamako et ensuite à Sikasso.

C’est là qu’il fait la connaissance de Fousseyni Cissoko, un habitué des lieux. Oumar décide de lui emboîter le pas.

« A chaque passage, le voyageur paye 1500 F ou 2000 F. Or nous faisons traverser deux personnes. En aller et retour, j’ai 6000 francs minimum. Par jour, je peux me retrouver avec 20 à 30 mille francs » explique-t-il.

Et d’ajouter : « depuis que j’ai commencé ce métier, les choses ont changé, je parviens à entretenir ma mère et mon petit frère ».

Ces passeurs n’arrivent pas souvent à échapper au contrôle des forces de sécurité, en traversant la brousse.

« Ils rentrent régulièrement dans la forêt pour nous barrer la route. Et si par malheur tu les croises, ils font payer 500 F ou 1000 F au client », souligne Adama Traoré.