La situation des écoles dans le centre et le nord du pays reste préoccupante trois mois après le début de la rentrée scolaire.
A Ménaka comme dans plusieurs régions du Mali, la fermeture des écoles affecte de nombreux enfants. Dans les écoles fonctionnelles, les besoins sont nombreux. « Les enfants ont besoin d’aide pour leur scolarité. On manque cruellement d’enseignants », indique l’enseignant Mahamadou Alkalifa Maïga. Après avoir fui l’insécurité en 2012, il n’a rejoint son poste que six ans plus tard.
Sur le terrain, certains enseignants jouent plusieurs rôles à la fois. C’est ce que nous explique Issa Arboncana, directeur de l’école fondamentale de Tinagarof. «A cause de l’insécurité, je suis seul ici. Je me débrouille comme ça. Je travaille du matin au soir, du lundi au vendredi, parfois le samedi. Je fais des cours supplémentaires en général pour la 6e année ». Et d’ajouter : « c’est très fatigant… Moi seul, je fais six cours. Parfois je peux faire une semaine avec des céphalées ».
Sur les 28 écoles et une médersa couvertes par le Centre d’animation pédagogique (CAP) d’Andéramboukane, seulement 10 sont fonctionnelles. Beaucoup d’enseignants sont absents. « Le Centre d’animation d’Andéramboukane compte 51 enseignants. Au moment où je vous parle, 18 sont sur le terrain. Nous avons 33 enseignants qui ne sont pas rentrés pour des motifs d’insécurité », précise Youssouf Hamali Maïga, directeur dudit centre. Actuellement, M. Maïga a son bureau dans la ville de Ménaka à cause de la situation sur place.
Au Mali, 807 écoles sont fermées (dont 62% dans la région de Mopti) privant 242 000 enfants d’éducation, selon le dernier rapport du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires.
Souleymane Ag Anara, Sory Kondo, Augustin K. Fodou