Les populations du cercle de Goundam, à 82 km de Tombouctou, font face à une insécurité récurrente liée aux braquages quasi-quotidiens sur des axes routiers et aux attaques récentes contre des positions militaires. Ces actes interviennent après une accalmie de plusieurs mois, résultante des différentes rencontres intercommunautaires et de l’implication de l’administration et des autorités municipales.
L’insécurité refait surface dans le cercle de Goundam à travers toutes sortes de banditisme, vols à l’arme de guerre et braquages. Face à cette situation, plusieurs rencontres intercommunautaires ont eu lieu dans le cercle. C’est une initiative des cadres, des ressortissants, des chefs religieux et coutumiers du cercle dont l’objectif vise à faire des propositions concrètes afin que le cercle de Goundam demeure un havre de paix et d’hospitalité. « Les enjeux sont multiples. Cette rencontre est d’ailleurs une des doléances des chefs de fractions et de villages, car n’étant pas des hommes politiques, on est obligés de passer par nous-mêmes et venir faire une telle rencontre à leur endroit pour leur permettre de s’exprimer sur la situation dans le cercle, exposer ce qui ne va pas ou entrave le chemin pour le retour de la paix et nous proposer eux-mêmes les solutions », explique Oumar Ag Hamama Cissé, un cadre de la localité.
Des rencontres saluées par l’administration du cercle. «A ce jour, nous sommes en train d’avoir des résultats très probants, en ce qui concerne le rétablissement de la paix au niveau de ce cercle. Nous sommes parvenus, ensemble, avec les groupes armés, les maires, le président du Conseil de cercle et l’ensemble des chefs de village et de fractions, à rétablir la paix, la cohésion sociale au niveau de ce cercle. Ce résultat probant est à l’actif de l’ensemble des acteurs», a indiqué Mamadou Konaté, préfet du cercle de Goundam.
Recrudescence de l’insécurité
Malgré les efforts consentis, des individus armés non identifiés continuent de semer l’angoisse, la psychose et le stress chez les populations. La commune rurale de Tonka, située à 32 km de son chef-lieu de cercle Goundam (région de Tombouctou), n’en est pas épargnée. «Nous n’avons pas pris des armes, mais nous sommes victimes de viols, de pillages de biens, des braquages de toutes sortes», se plaint un habitant de cette localité.
Selon un responsable communal, Tonka souffre des braquages consécutifs sur ses tronçons respectifs et la confiscation des biens, les viols, le paiement de rançon et taxes aux bandits armés et attaques. De septembre à début octobre, ladite commune a enregistré plus de 15 braquages sur l’axe Echell-Goundam. A cela, s’ajoute l’attaque du poste de gendarmerie le 2 octobre dernier aux environs de 19 heures.
Cette attaque perpétrée par des individus armés non identifiés sur des motos s’est soldée par un assaillant blessé, des cartouches, deux motos, un téléphone et une arme récupérés par les forces armées maliennes. Le 22 août 2017 aux environs de 2 heures du matin, le même poste avait été la cible d’une attaque sans faire de victimes.
48h après, le camp des Gardes de Goundam attaqué
Dans la nuit du jeudi, 04 octobre 2018, c’est le camp des Gardes de la ville de Goundam qui a été visé par une attaque. Bilan : aucune perte en vie humaine mais un blessé léger. L’armée a repoussé les assaillants qui ont abandonné des munitions dans leur fuite. Selon les informations recueillies sur place, c’est aux environs de 19 h que les assaillants, profitant de la coupure d’électricité, ont ciblé le camp des Gardes de la ville. La dernière attaque contre ledit camp remonte à avril 2015 où le chef de peloton de Goundam fut assassiné. Hormis ces attaques, les populations sont victimes de braquages quasi-quotidiens sur différents axes, notamment l’axe Tombouctou-Goundam, Diré-Goundam, Echell-Goundam et Tonka-Goundam.
Almoudou M. Bangou