Dans son nouveau rapport sur le Mali, le secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), Antonio Guterres, a exprimé sa « préoccupation » sur le fait que le gouvernement malien n’a pas consulté toutes les parties avant l’adoption du nouveau projet de Constitution.
« Le projet proposait de renforcer les pouvoirs du président au détriment du premier ministre et du Parlement. Il y était également suggéré que le président conserve sa mainmise sur le système judiciaire, contre l’avis du Comité d’experts, soucieux de l’indépendance du pouvoir judiciaire », note Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU dans son rapport.
Au Mali, le débat sur la révision constitutionnelle fait rage entre les partisans des camps du « OUI » et du « NON. » Ce dernier qualifiant le texte de « régime présidentiel » à cause notamment du renforcement des pouvoirs du président de la République, première institution du pays. Le texte, adopté par l’Assemblée nationale, doit faire l’objet d’un référendum prévu le 9 juillet.
Pour les Nations-Unies, présentes au Mali à travers une mission de maintien de paix depuis 2013, « aucune mention n’est faite » de la représentation des autorités coutumières, des femmes et des jeunes au Haut-Conseil des collectivités territoriales. Un point prévu par l’Accord de paix « pour garantir une plus grande ouverture. »
« Je constate avec préoccupation que… les parties prenantes maliennes n’ont pas été consultées par le Conseil des ministres préalablement à l’adoption », regrette M. Guterres faisant allusion aux groupes signataires de l’accord de paix. Avant d’appeler le gouvernement « à dégager des consensus et à se montrer ouvert, avant la tenue du référendum. »
Après le vote à l’Assemblée nationale, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a émis les mêmes inquiétudes. Mais selon une source proche du gouvernement, une Constitution ne saurait être « un inventaire de revendications des groupes armés » reprenant les mots attribués par la presse locale au diplomate algérien Ahmed Boutache, président du Comité de suivi de l’accord de paix (CSA).
Aboubacar Dicko