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Mali: sécurité, santé, école… les nouveaux députés s’expriment

La rentrée parlementaire est effective pour la 6e législature au Mali depuis le 11 mai 2020. Elus à la suite des élections législatives du 29 mars et 19 avril, les députés veulent prendre à bras le corps les questions sécuritaires, sanitaire et d’éducation. Moussa Timbiné, fraîchement élu au perchoir, a déjà alerté le gouvernement que son institution sera « intraitable » sur ces sujets.

Les élections législatives se sont tenues au Mali dans un contexte de crise sanitaire marqué par le coronavirus. Le pays a connu son tout premier cas de Covid-19 cinq jours avant le premier tour du scrutin. Plusieurs députés sortant ont été déclarés positifs au Coronavirus dont un décès entre les deux tours.

Convoqués en session extraordinaire pour la séance inaugurale de leur législature, les députés de la 6e législature ont élu leur président. Il s’agit de Moussa Timbiné, âgé de 46 ans. Juste après son élection, le député élu en Commune V du district de Bamako s’est adressé à ses collègues. Il a affirmé que l’Assemblée nationale jouera toute sa partition dans la lutte contre la maladie à coronavirus au Mali. « Notre pensée va l’endroit de nos compatriotes du Nord et Centre et tous ceux qui souffrent des effets de la pandémie à coronavirus. Je serai donc regardant sur le respect strict des mesures barrières au parlement ainsi que le port du masque. Nous sommes l’émanation du peuple, nous devons donner l’exemple », a insisté le président de l’Assemblée nationale du Mali.

« Nous sommes les premiers à être au front pour sensibiliser nos compatriotes au respect des mesures barrières comme nous le faisons aujourd’hui. Nous n’avons pas pu tenir cette cérémonie inaugurale à l’Assemblée nationale, c’est pour respecter la distanciation entre nous. Je pense que la mesure la plus urgente pour le Mali et pour le monde entier c’est la pandémie du Covid-19 », a souligné Karim Kéita, député élu en Commune II de Bamako.

Ces élections ont été également marquées par l’insécurité dans le Centre et au Nord du pays qui a impacté le bon déroulement des campagnes et le vote. Des candidats ont été enlevés et d’autre empêchés d’accéder à des localités pour battre campagne. Kidnappé le 25 mars alors qu’il menait sa campagne dans le cercle de Niafunké, Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition est encore entre les mains de ses ravisseurs.  Pour certains nouveaux députés, le défi pour leur législature est de créer les conditions de retour de la paix au Mali.

Paix et stabilité

« Le plus grand défi pour moi, c’est le retour de paix dans le centre du Mali. Parce que c’est ce qui déstabilise actuellement le pays. Dès qu’on arrive à gérer ce problème du centre, l’économie sera redressée, l’école va prendre son envol. Bref la vie sera belle au Mali », estime Marcelin Guengueré, député élu à Koro dans la région de Mopti.

« Nous allons œuvrer pour conforter la stabilité dans le Mali, mais aussi beaucoup largement dans l’espace sahélien », a promis Karim Kéita, président sortant de la Commission de défense de l’institution parlementaire.

Quant à d’autres députés, le défi principal c’est la réforme institutionnelle. « Ça fait longtemps qu’on n’a pas touché au texte fondamental du pays. Il faudrait bien le revoir. Il y a aussi le défi du découpage administratif qui pointe à l’horizon. Je pense que c’est les deux grands défis à relever par cette législature », a soutienu Mory Sako, député élu à Bafoulabé.

Au cours de la cérémonie les députés ont plaidé pour la libération de Soumaïla Cissé.

M.A. Diallo, Sory Kondo